Le dernier film d'Elia Suleiman s'appelait It must be Heaven. Le troisième long-métrage de Najwa Najjar s'intitule Entre le Paradis et la Terre. Coïncidence ou pas, l'ironie est manifestement très présente dès lors que les cinéastes d'origine palestinienne se penchent sur la situation actuelle dans cette région du Moyen-Orient. Pour ce qui est de Najwa Najjar, cette toile de fond est importante mais elle n'apparait que derrière une intrigue qui concerne un couple en instance de séparation. Un divorce à la palestinienne, complexe à conclure dès lors que l'administration, israélienne, devient tatillonne. Cela pourrait être une comédie, et c'est le cas pour certaines scènes, mais Entre le Paradis et la Terre s'avance comme un road-movie à différentes facettes où les différentes rencontres ne font que souligner la complexité des relations entre les deux communautés et aussi celles d'un couple dont les chamailleries sont continuelles. Il y a comme une frustration vis-à-vis du déroulement du film dont on pressent qu'il aurait pu être bien plus profond et émouvant. Il est évident que la réalisatrice a souhaité privilégier les non-dits au gré de moments qui s'enchaînent sans que presque aucun d'entre eux ne soit mémorable. Le film est agréable à regarder, la plastique des deux comédiens principaux et leur qualité de jeu y sont pour beaucoup, mais leur statut même de privilégiés, du point de vue social, désamorce quelque peu son efficacité et sa volonté de témoigner de l'état des lieux en Palestine et en Israël.

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le 20 oct. 2020

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