Après Stuart Gordon , c’est au dévoué Brian Yuzna de reprendre les rennes de la saga Re-animator. Une prise de risque assez inquiétante, le personnage étant capable du meilleur (Society, The dentist) comme du pire (Le retour des morts vivants 3, Aracnid). Mais derrière cette inconstance se cache un amoureux du bis, qui arrive parfois à divertir plaisamment son public. Coup de bol, si Beyond Re-animator est loin d’être pleinement réussi, c’est un cru sympathique qui donne dans la générosité comme à son habitude. Avec une introduction en demi teinte (le trauma adolescent gros comme une maison), Brian arrive pourtant à bien réintroduire le personnage du docteur West, en un seul plan qui plus est. S’ensuit un générique qui marche dans les pas du premier, avec un thème musical bien plus travaillé que son prédécesseur et s’éloignant enfin du travail de Hermann. On a donc notre professeur West balancé dans le milieu carcéral, qui en profite pour continuer ses expériences sur les cobayes des environs. Il est assez amusant de voir qu’il est plutôt un dominant malgré la carrure physique plutôt frêle de son interprète Jeffrey Combs. Ce dernier cabotine encore moins finement que dans ses précédents films (là maintenant, il sait qu’il est dans une trilogie, alors il la joue à fond), et curieusement, ça sied plutôt bien à l’ensemble, le savant pouvant reprendre du service avec l’aide d’un assistant inespéré (l’ado du départ !).
On en profite du même coup pour taper gentiment sur les clichés du système carcéral, avec un gardien manipulateur et un véritable enragé comme directeur, fasciné par la pièce de la chaise électrique et battant de sa canne les détenus (ces maroufles !). Dans la démesure la plus complète, Beyond Re-animator fait l’intéressant paris de jouer avec son sujet, en innovant avec ses zombies avec des captations d’âmes sous forme de signaux électriques, sensé diriger le corps après la mort. Intéressant paris qui nous amène à tester les idées les plus folles, le directeur voyant bientôt son âme remplacée par celle d’un rat précédemment utilisé et une invasion progressive de zombies dans la prison. On répond aussi à des questions bêtes, du genre « que se passe t il si on s’injecte le sérum alors qu’on est encore en vie ? ». Bref, la dernière demi-heure est un vrai déluge de bis, nous gratifiant au passage d’une fellation castratrice et d’un mort vivant coupé en deux assez récurant. Tout un programme. Beyond Re-animator n’a pas la fin ambitieuse du premier du nom. A vrai dire, il n’y a rien de sérieux dans ce petit film. C’est une distraction bisseuse faite à seule fin de divertir un peu, avec ce qu’il faut de gore et de générosité en exploitant l'univers ouvert par le premier film. Ca tombe bien, on ne lui en demandait pas plus. En prime, on a droit à l’un des génériques les plus nawak de l’histoire du cinéma, avec un combat Rat ressuscité VS Bite zombie. Un truc ultra bancal, mais aimablement amusant.