On suit un trio amoureux : Bruce (Goldblum) est un homosexuel qui passe des annonces du coeur pour sortir avec Prudence (Julie Hagerty) dans le dos de Bob (Christopher Guest). Tous les trois sont instables : Bruce ne pense qu'au sexe de manière assez irresponsable, Prudence se méfie de tout, Bob est étouffé par une mère fantasque et castratrice. Mais le plus drôle, c'est que les psys qui assurent leur thérapie sont tout aussi dérangés : celui de Prudence, Stuart, est un éjaculateur précoce dans le déni ; celle de Bruce, Charlotte, manipule des jouets de manière compulsive et a des bouffées délirantes avec un égo surdimensionné. D'autres personnages secondaires tout aussi déjantés gravitent autour de ce petit monde, et enchaîne les scènes décalées, voire cocasses entre le restaurant français Les Bouchons et les cabinets de thérapie.
- Mon Dieu, cette scène où Prudence met le pied sur la table pour montrer qu'elle porte du vernis, en envoyant balader sa chaussure, avant que Bruce ne lui suce l'orteil ! Elle résume bien le ton décalé du film.
- Usage génial du ralenti pendant la fusillade où personne n'est tué (le cuistot qui se sert au ralenti un grand coup de rouge au goulot).
C'est du Altman. N'attendez pas un discours suivi sur la psychothérapie, par contre il y a du comique de situation à la pelle devant cette sympathique galerie de paumés. Et toujours ces travellings élégants, ou ces moments de mise en scène hachés où beaucoup de choses absurdes se passent en même temps. J'ai bien ri et bien apprécié. A noter qu'on apprend à la fin que tout se passait... à Paris alors que tout le monde parle en américain. Le film est adapté d'une pièce de théâtre et ça se sent un peu dans l'intrigue.