Un feel-good-movie et une comédie régionaliste qui parle au plus grand nombre.

Philippe, cadre à La Poste et résidant en Provence-Alpes-Côte d'Azur, se retrouve muté (contre son gré) dans le Pas-de-Calais. Pour ce sudiste, le Nord cumule les préjugés (une région glacée, des habitants alcooliques et rustres, un patois incompréhensible, …).


Pour son second film en tant que réalisateur, Dany Boon s’inspire de sa région natale pour réaliser une comédie ne reposant que sur les préjugés et les clichés inhérents d’une région à une autre. L’éternel “dans le Sud, il fait beau tout le temps et il fait chaud, tandis que dans le Nord, il pleut tout le temps et il fait froid” se retrouve transposé au cinéma où pendant plus de 90 minutes, l’enfant du pays va jouer de ces clichés pour mieux les tordre et surtout, en rire, aussi bien des ch’tis que des autochtones.


Son personnage de ch’ti, cela fait des années que Dany Boon le rôde (lorsqu’il n’était alors qu’humoriste, enchaînant les one-man-show). Il connaît donc bien son sujet, à la fois, le ch’ti, son jargon et bien évidemment, tous les clichés qui s’y rattachent. Il n’est jamais condescendant, on sent qu’il a un réel amour et respect pour les gens du Nord et le résultat final s’avère suffisamment sympathique pour passer un agréable moment (mention spéciale à la séquence où ils reconstituent Bergues dans une ancienne cité minière), malgré le fait que le scénario soit relativement simpliste et le film répétitif.


Une comédie régionaliste qui parle au plus grand nombre (pas besoin d’être du Nord pour adhérer aux vannes ou comprendre certaines nuances), un feel-good-movie qu’il faut saluer car il est tout de même parvenu à détrôner l’indéboulonnable La Grande Vadrouille (1966) et ses plus de 17 millions de spectateurs (c’est un record, pendant plus de 40 ans aucun autre film français n’avait réussi à le battre ou à l'égaler). D’un budget de 11M d’€, il en rapportera jusqu’à 20 fois plus (!) et attisera la convoitise à l’étranger (il était prévu deux remakes, un américain et un italien, c’est finalement le second qui verra le jour avec Benvenuti al Sud - 2010).


(critique rédigée en 2008, actualisée en 2024)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon recueil de répliques de films

Créée

le 31 juil. 2024

Critique lue 21 fois

RENGER

Écrit par

Critique lue 21 fois

D'autres avis sur Bienvenue chez les Ch'tis

Bienvenue chez les Ch'tis
lenabac
1

Vous aimez les défis ?

.... Alors vous aimerez "Bienvenue chez les chtis" ! En effet, ce film est un véritable défi à la bonne santé mentale et au bon goût ! Mais au delà même de la prouesse de le regarder en entier (ce...

le 6 avr. 2010

100 j'aime

15

Bienvenue chez les Ch'tis
Vnr-Herzog
3

Critique de Bienvenue chez les Ch'tis par Stéphane Bouley

J'veux pas paraître démodé ou obtus ni même rétrograde mais... une comédie... c'est censé faire rire, non ? Non parce que là c'est simplement pas drôle... en plus d'être réalisé comme un épisode de...

le 5 févr. 2011

80 j'aime

9

Bienvenue chez les Ch'tis
PinkSoviet
10

Critique de Bienvenue chez les Ch'tis par PinkSoviet

Bienvenue chez les ch'tits est de ces films rares, qui, sous couvert de pitreries en tous genres et gaudrioles douteuses, révèle les ravages d'une société déshumanisée dans une région sinistrée par...

le 5 août 2010

77 j'aime

8

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 22 juin 2022

37 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

18

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

25