Josh,un ado de 13 ans pas très futé,se rend à une fête foraine où il tombe sur une attraction pour le moins bizarre.La machine est débranchée mais fonctionne cependant et le tronc du dénommé Zoltar,sorte de fakir assez flippant,propose au client d'exaucer un voeu.Le gamin demande à devenir grand et,surprise,se retrouve le lendemain matin dans le corps d'un adulte.Après avoir effrayé sa mère qui le prend pour un intrus,il est contraint de fuir à New York,aidé par son meilleur ami Billy qui est le seul à croire à sa métamorphose.Il finit par se faire embaucher dans une entreprise fabriquant des jouets où sa connaissance des goûts des enfants va vite lui attirer les faveurs du patron et lui permettre de gravir les échelons rapidement.L'ancienne actrice Penny Marshall,décédée en 2018 à l'âge de 75 ans,donnait avec "Big" sa deuxième réalisation pour le cinéma,et sans doute sa meilleure.Le film s'inscrit dans la lignée de la prolifique production fantastique-jeunesse des années 80 qui fut un des fleurons du Nouvel Hollywood.Il n'est donc guère étonnant de retrouver au scénario et à la coproduction Anne Spielberg,la soeur de Steven.Elle coécrit ici avec Gary Ross,qui deviendra cinéaste à partir des années 90 et connaîtra le succès avec le premier "Hunger Games",et coproduit avec un autre futur réalisateur,l'excellent James L. Brooks.Le grand Saul Bass signe le générique,Howard Shore a composé une musique qui colle parfaitement aux scènes et la photo est due à Barry Sonnenfeld,qui après avoir shooté des pornos se mettra au "vrai" ciné en 91 avec "La famille Addams".Ses images pastellisées assez moches sont en avance sur leur temps puisque ce sera la marque de fabrique des oeuvres hollywoodiennes des nineties."Big" est une comédie enlevée servie par un astucieux et savoureux scénario proche du genre "paradoxe temporel",sauf que là le personnage principal ne change pas d'époque mais d'âge,ce qui est tout aussi déstabilisant pour lui.Nous suivons donc l'évolution de Josh,un gamin propulsé dans un corps de trentenaire mais conservant la mentalité de ses treize ans.Perdu au début,il va peu à peu progresser dans sa nouvelle vie,au point de l'apprécier hautement.Au fil d'un récit dopé à l'humour et à la poésie,nous le voyons s'intégrer à son nouveau milieu en utilisant son savoir et son goût pour le ludisme tout en rencontrant l'amour et la sexualité avec sa charmante collègue Susan.Cet arc narratif est d'ailleurs assez gonflé car leur relation relève de la pédophilie inconsciente vu que Josh est toujours un môme dans sa tête.Il s'éclate donc à créer des jeux et des jouets tout en vivant le grand amour,mais il doit aussi faire face au côté sombre du monde des adultes.Tout le monde dans l'entreprise n'est pas ravi de voir débouler ce type bizarre sorti de nulle part dont l'ascension ultra rapide suscite l'envie,la jalousie et l'hostilité de certains.Au final,il faudra qu'il fasse un choix face au dilemme qui se présente:continuer cette vie si agréable ou revenir chez lui,car ses parents,sa petite soeur,son pote Billy,sa ville,sa maison,son collège lui manquent.La conclusion sera logique et émouvante,développant une sagesse corrélée à la nouvelle maturité du protagoniste.Tom Hanks,avec sa bonne bouille et son air naïf,était l'acteur idéal pour incarner cet homme-enfant enthousiaste et insouciant.Il est entouré de solides comédiens comme la séduisante Elizabeth Perkins,très bien en executive woman stressée qui se détend au contact de son étrange boy friend,le chaleureux Robert Loggia en patron sympa qui rajeunit en côtoyant ce jeune employé plein d'idées neuves,le formidable John Heard en cadre sup énervé et malveillant ou le petit Jared Rushton,exceptionnel en ami fidèle et très organisé.Dans de plus petits rôles apparaissent Jon Lovitz,marrant en employé confit dans la beaufitude,et Mercedes Ruehl,épatante en maman déboussolée par la disparition de son fils.