Big Bad Wolves par chamolko
Deuxième réalisation de Aharon Kkeshales et Navot Papushado, Big Bad Wolves est un film bien plus profond qu’il n’y paraît sur le papier. Il n’est pas question ici d’une simple histoire de vengeance… S’inspirant du fameux conte du Petit Chaperon Rouge (Big Bad Wolf), le film dresse le portrait de la violence dans ce qu’elle est de pire : viol, torture, barbarie, meurtre, le spectateur est vite plongé dans une réalité atroce. Un meurtre non élucidé, un coupable idéal et une libération, il n’en faut pas plus pour attiser les envies de vengeance et que la victime prenne rapidement le rôle de bourreau pour trouver des réponses et apaiser sa haine.
Malgré la noirceur du propos, le film regorge de passages lumineux et ne manque pas d’humour, ce qui ne fait que renforcer l’horreur et souffle un chaud froid qui tient en haleine. Le tout est ponctué de symboles forts qui rappellent les blessures d’Israël, le bourreau utilise une arme allemande et écoute du Wagner, le Palestinien redouté apparaît comme le cavalier blanc au milieu du chaos.
Percutant et magnétique, Big Bad Wolves est tout aussi épatant qu’il est dérangeant. Pendant 1h50 le spectateur est malmené avec brio et en garde le souffle coupé quand la fin arrive, trop vite. Sans dénouement véritable ni épilogue il laisse chacun avec ses propres conclusions.