Mention : Illuminé
Tim Burton se renouvelle en revenant à ses premiers usages. Situé dans les années cinquante, le film commence par reprendre le décor de la banlieue bigarrée d'Edward au mains d'argent. Il y a aussi quelque chose d'Ed Wood dans ce coup d’œil sur la névrose d'un artiste incompris. Walter Keane apparaît bien plus détraqué que le cinéaste joué par Johnny Depp. L'absence de ce dernier ne donne pas réellement de respiration au nouveau film de Burton, car Christoph Waltz fait dans le rébarbatif. Il caricature ce qu'il fait à merveille chez Tarantino, un numéro de clown qui ne fonctionne que partiellement, excédant par moments. Son personnage est exaspérant, et même odieux. Sa démence est très fantasque, pour autant elle a quelque de réellement éloquent. Non seulement car il s'agit d'une histoire inspirée de faits réels, mais aussi parce qu'il y a un profond désespoir en lui qui est palpable. Le récit est bien ficelé et reste captivant. La grâce d'Amy Adams y est pour quelque chose. Big Eyes gagne en sobriété dans la filmographie de Tim Burton. Malgré le fond relativement terrible du propos, le ton reste agréablement léger, tout en posant un vrai regard sur les conditions d'artiste.
Note : 13 / 20