Un bon Burton est un Burton qui ne fait pas du Burton
Il aura donc fallu 4 ans à Tim Burton pour faire son retour... dans un quasi-anonymat!
Après ses dernières (et plutôt critiquées...) réalisations, le cinéaste délivre ici un biopic au "modeste" budget ($10 millions contre $150 millions pour Dark Shadows!) C'est que, derrière cette réalité financière, se cache un fait pour le moins étonnant: ce film ne ressemble en rien à du Tim Burton! Exit l'univers fantastique qui lui est cher, "Big Eyes" n'est finalement rien d'autre qu'un biopic au traitement somme toute traditionnel.
Mais, prendre du recul par rapport à ses influences profondes, c'est peut être ce qu'il fallait à l'ami Burton tant ce "Big Eyes" est un véritable plaisir!
L'histoire de Margaret Keane, peintre américaine ayant rencontré un grand succès dans les années 50/60 et dont le travail a été revendiqué par un mari bien peu scrupuleux n'est pas banale, et pourtant bien réelle! Le tout est porté par un excellent casting de nouveaux visages (dans la famille Burton) : Amy Adams & Christoph Waltz livrent encore une fois une prestation de haut niveau, mais on regrettera les (trop) rapides apparitions de Jason Schwartzman et Krysten Ritter (vue dans Breaking Bad) dont l'apport est cependant certain.
S'il n'y a rien de révolutionnaire dans le contenu, quelques pointes d'humour noir ou davantage potache finissent de nous emporter dans cette histoire rocambolesque du San Francisco coloré de l'après-guerre.
A défaut d'être le meilleur Burton (on serait d'ailleurs bien en peine de le classer tant il ne ressemble pas à du Burton), "Big Eyes" est certainement sa réalisation la plus accomplie et personnelle de ses dernières années. A recommander sans hésitation!