??? Mais qu'est-ce qu'il raconte cet idiot du village ?
C'est un 7 pour plein de petites choses. J'aurais pu mettre 5, 6, mais quand je fais l'état des lieux, je me rends compte que le résultat est quand même bien cool. Je n'ai pas voulu lire les critiques avant, car clairement le film se fait descendre sur SensCritique. Du moins, tout le monde semble être déçu. Je préfère le signaler, d'avance, c'est justifié. C'est justifié parce que tout paraît bien surfait et grandiloquent. C'est balancer du sauciflard à des amateurs de confiture, m'voyez ?
Qu'on se mette d'accord. Christoph Waltz défonce tout sur son passage. Il est caustique, agaçant, inquiétant, imbuvable et amusant, mais surtout il est un monstre de performance. C'est, pour moi, sa meilleure prestation à égalité avec Inglorious. Il en fait trois tonnes mais son personnage est à l'image du film. C'est un coulis d'outrance et de couleurs. C'est de la marmelade de grands coups de pinceaux qu'on étale partout sur le pain déjà bien imbibé. J'ai beaucoup aimé l'univers de Tim Burton, j'aime quand il ajoute de la fantaisie au réel par le biais de son cosmos technique plus que par son récit, tout semble comme dans le bureau de Ombrage dans Harry Potter et ça c'est un plus, c'est indéniable. Parfois, la légèreté de certaines scènes me faisait penser à Woody Allen dans la manière qu'ont les personnages de débiter des futilités et dans son attachement pour les arts. Ca collait parfaitement au sujet. On n'évite malheureusement pas le gros jugement bien pompeux sur l'art contemporain, je prends ça comme un simple effet de manche. Ce n'est pas un grand film mais c'est très bien produit. Tout est léché, stylisé, un peu pédant mais tant pis ? Par contre pitié, qualifier ça de biopic, c'est une blague ou pas ? Si ça c'est un biopic, The Raid est une bleuette.
Au niveau des déceptions, déjà Amy Adams. Je n'ai jamais compris la "hype" autour d'elle, ni autour du mot hype d'ailleurs. Outre le fait qu'elle soit excessivement désirable, parfois. Elle a quelques très bons rôles, et il faudrait que je bosse sa filmographie, mais sincèrement dans ce film, j'ai eu l'impression d'avoir face à moi une sous Naomi Watts. Et comme Naomi c'est ma chouchoute, ben ça me casse les noix sans casse-noix. Avec la force du mâle alpha, tout simplement. Peut-être que l'acteur à côté d'elle l'amoindrit, et peut-être que son personnage, touchant au demeurant, ne permet pas d'exploiter à 300% ses capacités. Elle est très en retenue,. Mais on peut être en retenue et transcender la caméra - elle n'y parvient jamais, même lors de la fameuse scène du tribunal. J'ai failli dire théâtre, lapsus révélateur, mais pas péjoratif. Les grandes envolées de Walter Keane m'ont fait sourire, beaucoup. Au niveau des défauts assourdissants, tout est trop bien calculé, ça sonne faux parfois, ça décolle rarement, et vu que c'est estampillé Tim Burton, ça paraît limite incompréhensible tant la magie reste cristallisée sur le bout de la baguette.
M'enfin... je suis sorti avec le sourire, et ça, ça n'a pas de prix. Pour tout le reste...
Il y a Felicity Jones. Mais ça c'est le soleil de mes nuits.
En résumé
Les points positifs :
- La prestation de Christoph Waltz, haute en couleur et hilarante !
- Le côté plus soft de Tim Burton
- La peinture mise à l'honneur et un "biopic" original !
Les points négatis :
- Un manque de saveur après la première heure de film
- Une Amy Adams en demi-teinte