On quitte l'univers Burtonien (fantastique, surnaturel, étrange), on quitte les acteurs habituels (La Team Burton) et ici Tim Burton nous dévoile son potentiel à faire d'autre film et ici, une histoire vraie.
Ainsi, Margaret Keane (Amy Adams) quitte son mari et amène sa fille pour faire une nouvelle vie, elle peint alors des tableaux et rencontre Walter Keane (Christoph Waltz), amateur d'art lui aussi, ils vont vivre ensemble, faire fortune grâce au talent de Adams et au tchatche de Waltz, qui a des vices cachés...
En lisant le synopsis, vous l'aurez surement compris, ce film est profondément féministe. C'est une mode en ce moment de dresser les portraits de femmes fortes, mais les messages sont maintenant souvent les mêmes, les femmes sont aussi intelligentes que les hommes, elles ne sont pas faites que pour être à la maison en faisant la cuisine, le nettoyage et s'occuper des enfants. Pourquoi ce mouvement vient-il aujourd'hui quand les différences sont faibles en France ou US ? Et bien je ne sais pas trop, je ne dis pas que c'est pas bien il faut évidemment que ces différences (le salaire par exemple) cessent, mais aujourd'hui de grosses différences sexistes se font dans des pays sous-développés et ce genre de films ne critique pas les différences dans ces pays-là. Alors qu'apporte ce film avec cette morale vue et revue ? Rien. Et la morale est explicite et clairement dite, ce qui renforce ce sentiment de redite. Je préfère quand la morale est implicite car elle force le film à montrer les choses et non simplement les dire, prenez par exemple le cas de Sur La Route de Madison.
Mais à part ce détail, le film est excellent. Il a un bon rythme sans temps morts pour que l'on ne décroche pas, mais pas trop rapide pour que l'on rentre dans le film dès le départ, et ce, jusqu'à la fin.
Le duo Adams/Waltz est très bon et ils portent le film sur leur épaules, rendant les scènes dynamiques, joyeuses ou avec un bon suspense. La direction d'acteurs et la réalisation de Burton amplifie ce phénomène avec une très bonne photographie et des choix esthétiques colorés judicieux.
Tout ceci ne serait pas possible sans le très bon scénario, qui permet aux acteurs de s'en donner à cœur joie. Ainsi, Waltz peut se métamorphoser en plein de personnalités différentes, d'homme sensible et romantique à psychopathe en passant par tchatcheur hors-pair, un vrai multipolaire en somme ! Adams a de quoi montrer la solitude de son personnage et son déchirement intérieur, mais on n'a malheureusement pas de grands moments d'émotion, dommage.
La fin est très réussie. La scène où Walter Keane tente de tuer sa femme et sa fille est vraiment efficace. Le scène au tribunal à la fin est extrêmement plaisante également avec un happy end bienvenue.
La BO de Danny Elfmann, est un peu décevante car elle sert le film mais elle est oubliable.
En conclusion, c'est un film divertissant avec de très bons acteurs et une bonne histoire que nous propose Burton qui, au bout d'une longue carrière, nous montre qu'il sait maîtriser autre chose que son univers que j'adore. Un changement de cap qui fait du bien.
Ce film n'a pas eut le succès espéré à sa sortie, vraiment dommage car il le méritait, Burton peine à faire des succès depuis 2012, en espérant que le retour au sources avec Miss Peregrine le fera redécoller.