Un film de Tim Burton sans Tim Burton, c'est possible ? Il semblerait que oui, en tout cas "Big Eyes" ressemble à l'idée que l'on pourrait se faire d'un tel film.
Pour son dix-septième film, le réalisateur de "Big Fish" adapte une histoire vraie, celle du couple Keane qui dans les années 50 devinrent riches et célèbres grâces aux tableaux de la femme, Margaret. Sauf que dans la réalité, les tableaux étaient au nom du mari, Walter, qui se fit passer pour l'auteur de ces peinture pour pouvoir mieux les vendre. Avec ce court synopsis, on comprend immédiatement pourquoi ce sujet à intéressé le cinéaste américain qui a toujours aimé traiter de l'art dans ses films. Néanmoins, il a déjà été plus inspiré car ce nouveau film est quelques peu décevant. On n'a pas l'impression que ce long-métrage a été réalisé par Burton tant il semble impersonnel et classique. Le film se contente de nous narrer l'histoire du couple Keane de manière très convenue et sans grande originalité.
Le récit ne comporte aucune tension, même pour un spectateur qui ne connaîtrait pas déjà cette histoire, et pas beaucoup d'humour non plus. C'est assez étrange venant de Tim Burton de sortir un tel film qui parait assez vide mais qui se suit sans ennui. Il n'y a pas grand chose à retenir si ce n'est une bande originale de Danny Elfman plutôt agréable et les bonnes performances des deux acteurs principaux, Amy Adams et Christoph Waltz. La seule scène vraiment sympathique du film étant celle du procès mais elle arrive bien tard pour remonter le niveau.
"Big Eyes" est donc sûrement le film le moins personnel de Tim Burton, et peut-être même l'un de ses moins bons. On ne s'ennuie pas devant mais on est loin d'être passionné non plus. Un Burton moyen.