Si je devais décrire ce film avec un seul caractère, ce serait en effet un point d'interrogation.
Car le fait est que ce n'est pas un mauvais film, ce n'est juste PAS un film de Burton. Je ne sais pas si récemment on lui a fait un nouveau lavage de cerveau après que Disney s'en soit chargé une première fois mais...Qu'est-ce que c'est que ce biopic tout propret et académique que tu nous sors, Tim ?!
Je veux dire, si on m'avait caché le nom du réalisateur jusqu'à ce que j'aille voir Big Eyes, jamais je n'aurai pensé à Burton en ressortant de la salle. Je ne sais pas quelle est la démarche, si vraiment il voulait s'essayer à autre chose et couper complètement avec son univers habituel pour montrer qu'il pouvait faire des films communs...mais dans ce cas-là, je ne vois pas où serait l'intérêt. Pour lui comme pour les spectateurs. C'est vrai que son esthétique, on la connaissait bien à force et on a dû commencer à lui reprocher de sortir un peu toujours la même chose...mais ça ne voulait pas dire qu'il fallait tout dégager ! Et puis j'ai envie de dire, Burton a assez de fans de par le monde pour se foutre de l'avis de certains et continuer dans sa voie originelle. Alors, pourquoi ? Pourquoi Big Eyes ?
Dans les faits, c'est un biopic intéressant pour peu qu'on s'intéresse à l'art. Moi qui ne connaissait pas du tout Margaret Keane et son travail, je me suis couchée moins bête hier soir. Les acteurs sont bons et bien choisis, Christoph Waltz toujours égal à lui-même et enfoiré de compétition ; quant à Amy Adams, je ne la connaissais qu'en Giselle de Enchanted et là j'ai découvert une véritable actrice.
On ne s'ennuie pas, on en arrive très rapidement à avoir de l'empathie pour Margaret qui à l'époque faisait vraiment figure d'exception, étant une femme divorcée avec une fille à charge. Donc si vous aimez ce genre de film biographique, il ne vous décevra pas. En revanche, n'y allez pas dans l'optique de voir du Burton car vous n'en aurez même pas une miette, il y a juste son nom qui apparaît dans le générique de présentation, point final. Ah oui et apparemment, Danny Elfman s'est occupé de la musique...C'est à croire qu'il a prit la même drogue castratrice d'inspiration que son copain Tim, parce que c'est loin de casser des briques et de coller à ce qu'il fait d'habitude. Avis mitigé donc !