Dernièrement, j'ai gagné le badge de "loquace", parce que, visblement, j'ai tendance à être bavard, à faire des critiques un peu longues. La vérité, c'est que bon ok, je suis bavard, je fais des beaux pavés, mais, merde, on est où, s'il vous plait ? Un site qui a le culot de s'appeler Sens Critique. Alors, si on s'appelle comme ça, et surtout si on vient ici pour poster, être un "sens-critiqueur", ben il vaudrait mieux que ça soit pour de bon. Parce que les critiques d'une ligne, du genre : "Un classique !", "un super film, magistralement mis en scène par XXX, au top de sa forme", ou bien encore les petits paragraphes du type : "Les images sont belles, le scénario bien monté, ce fût un réel plaisir à lire. On attend avec impatience la suite de cette BD très prometteuse." qu'on pourrait copier/coller sur n'importe quel bouquin, ben, s'il vous plait, gardez-les vous, parce qu'on s'en balance, ça n'apporte rien, ça ne dit rien sur les oeuvres, ça fait perdre du temps, et surtout, ça mérite pas le nom de "critique".
Mais pour en revenir au film qui nous intéresse ici, je précise que j'ai "unlické" un tas de critiques, les négatives comme les positives, parce que pour le coup, on a un ramassis d'arrogances à côté de la plaque, ou des mièvreries béates. C'est idiot, parce qu'il y a autre chose à dire sur ce film que simplement : "Un film qui donne envie de rêver, avec de merveilleuses images, de super acteurs... encore une fois, bravo Tim Burton !" bleuarg ! J'en ai la chair de poule !
Qui a souligné par exemple (et je parle aussi aux détracteurs de Tim, ou du Tim récent, ceux qui pensent qu'il s'est perdu après la planètes des singes, ou qui voient dans ce film une belle niaiserie pas digne du feu grand homme) que le personnage principal s'appelait Edward ? Hein, parce que ça c'est pas rien. J'avais d'ailleurs lu quelque part que Tim considérait ce film comme faisant partie de sa trilogie des Edwards, avec Edward Scissorhands et Ed Wood. Autant dire qu'on a quelque chose. J'irai jusqu'à dire "théoriquement", dans le sens où ces trois films, en plus d'être des films de Tim Burton, sont des films théoriques de Tim Burton sur l'art en général, sur ses propres oeuvres, sur sa place dans le monde, au sein des gens, des films sur son rapport aux histoires. Ce que je veux dire c'est que si on n'a pas compris ça, on est passé, effectivement, à côté du film, et même de tout Tim Burton.
Il y a, dans ce film des choses importantes, et il faut les replacer, pour bien les saisir, en contexte comparatif avec les deux autres films. Et, en fait, si on y pense bien, c'est pas si joyeux et nunuche que ça. Il y a un constat très dur, au final, parce que les trois Edwards sont des parias. C'est tout un travail complexe sur ces personnages, extraits de la vie, réfugiés dans l'imaginaire. Ce qui des fois est bien, et des fois moins. Ça traite de l'importance des histoires, de la façon dont elles nous construisent, ou pas. De croire ou ne pas croire. Et de savoir s'adapter ou pas au monde qui nous entoure, qui n'est pas toujours drôle, mais plutôt violent, triste, ou même banal. Ça parle de rendre la vie réelle un peu magique. Mais aussi parfois de s'y confronter un peu. Ça ne dit pas juste : rêvez ! youpi ! c'est merveilleux de rêver !
Il faut garder tout ça à l'esprit devant ce film. Ce que je veux dire, c'est que mon camarade qui a écrit ceci : "Sinon Big Fish c'est comme un rêve, et tu passes franchement un bon moment, mais au final à la fin, tu analyses le scénario et tu te dis... bein rien.." Ben, il a pas dû vraiment regarder le film. Ou bien il avait... heu de la soupe dans le cerveau, à ce moment ?
Merde, les loulous, s'il vous plaît, faites un effort, dites des choses, quoi. Ayez un vrai avis. Des arguments. Sinon, à quoi bon ?
Bon, sur ce, je me tire. La bise à tous quand-même.
Votre ami, Colville.