"The biggest fish in the river gets that way by never being caught"
Prononcée par la sorcière dont chacun peut entrevoir sa propre mort en regardant profondément dans son oeil livide, cette phrase est la clef du film, elle donne à réfléchir au spectateur qui, à première vue, comme Edward Bloom, ne prête guère attention aux élucubrations de cette vieille femme sénile. Pourtant, c'est bien là que réside la magie du film, cherchant à se débarrasser de son angoisse de la mort, le héros transforme sa propre histoire en mythe et peut se lancer invincible dans cette fantastique aventure où se mêle réalité et imaginaire, faits et fiction. Si bien que l'on ne parvient plus à distinguer clairement les frontières en se demandant, comme son fils, ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. On se rend finalement compte que le film nous plonge dans les récits romancés d'un homme qui, enjolivant sa vie, devient immortel : un personnage dont ses histoires lui survivront à jamais. C'est au détour de cette poésie qui réenchante la vie que Tim Burton nous invite à sortir de notre quotidien et à voyager avec lui le temps du film ou bien plus encore. Quand on a vu Big Fish, la magie qui suit est encore Big Fish.