En 2013, Jean-Pierre Jeunet s’essayait à la 3D avec L’Extravagant Voyage de T.S. Spivet, un film bancal mais néanmoins joli dans lequel le réalisateur auréolé pour Amélie Poulain nous offrait un beau voyage à travers les USA. Mais le film a fait moins d’un million d’entrées aux USA et nous sommes restés sans nouvelles du réalisateur, jusqu’à ce que Netflix annonce Big Bug.
Dans un futur dystopique et coloré, une famille se retrouve enfermée chez elle car les robots (qui sont partout au sein de la société) ont décidé de prendre le pouvoir à l’extérieur. Les « domestiques » cherchent donc à protéger leurs hôtes qui, eux, sont bien décidés à se bouffer le nez.
Le pitch vous dit quelque chose ? C’est dans l’esprit le même que celui des Mitchell contre les Machines, aussi sur Netflix, et pas loin de ce que Black Mirror pourrait proposer. On pourrait être tenté de comparer le live avec la bombe visuelle qu’était le film d’animation mais ce serait tirer sur l’ambulance. Big Bug n’a pas besoin de ça pour être raté.
Après une intro montrant une émission de téléréalité vraiment très bizarre, le film nous plonge dans un décor de science-fiction rappelant les Jetsons. Après une brève présentation et un prétexte pour réunir des personnages, ils vont se retrouver enfermés dans cette maison très pop. Et puis… ben pas grand chose car une fois le postulat de base posé, Jean-Pierre Jeunet et son co-scénariste habituel Guillaume Laurant ne savent pas quoi raconter. Pas question pour les protagonistes d’être malins (tout le monde est stupide) et de chercher à tout prix comment retrouver leur liberté. Big Bug préfère basculer dans un vaudeville à la française où tout le monde joue mal. Stéphane De Groodt n’a aucune expression et Elsa Zylberstein surjoue de manière horrible. Seul Alban Lenoir, incarnant un androïde sextoy, s’en sort correctement.
Mais pendant plus d’une heure, le film ne cherche à rien raconter du tout, et surement pas à montrer la fameuse révolution des machines. Où est passé le formidable conteur admiratif du quotidien qu’était Jean-Pierre Jeunet ? Qui a pu valider des effets spéciaux numériques aussi ratés ?
Certes, il y a bien un propos, avec ces robots qui veulent devenir les prédateurs des humains mais l’exécution est tellement à la ramasse, les personnages tellement passifs qu’il est difficile de ressentir quoi que ce soit. Et ni le second acte, avec François Levantal en androïde pas du tout dangereux ni le grand final ne suffisent pas à sauver Big Bug du naufrage.
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