Foutraque oeuvre dans l'esprit du MTV de ces années sur le squelette d’un Russ Meyer, le premier Bikini Bandits reliait à coups de fouets différents épisodes pour une vague trame globale. Oui, il était question de femmes en bikini, de flingues, de voitures, d’insultes, avec un humour provocateur pas très fin mais qui s’assumait.


Nous voici donc avec le deuxième volet, nous promet-on, toujours chapeauté par Steve Grass qui a les mains sur ses bikinettes. Notons tout de même que ce 2 est tout de même bien exagéré, puisque ce "Golden Road" ne concerne qu’un nouvel épisode d’une dizaine de minutes. Qui va revenir sur les origines du groupe de bad girls en petites tenues, leurs arrivées en prison où elles vont être entraînées par des lesbiennes jedi avant de réussir à s’enfuir grâce au « mandrin d’or », un godemiché qui peut transcender l’espace, rien que ça.


Bien sur que c’est con-con, mais il y a un tel entrain qu’on ne peut que sourire bêtement devant l’histoire qui n’a de toute façon pas le temps de s’éterniser. Le montage est d’ailleurs sur-découpé, avec des plans surexcités, comme un clip au bord de l’implosion, toujours avec cette musique rock des années 2000. « Un délire sonore et visuel » s’avance la jaquette du DVD, mais on n’en est pas loin.


Mais voilà, Bikini Bandits Golden Road ne représente qu’une dizaine de minutes. Et finalement les 1h30 de bonus vantées sur la quatrième du boîtier représentent la majeure partie de la galette.


Il y a donc les restes.


Un autre épisode d’abord, mais qui tient plus du clip, d’ailleurs le DVD le repropose sur ce format (qui ne change pas grand-chose) avec d’autres mais dont la moitié était déjà sur le premier Bikini Bandits.
Les autres productions ne sont pas signées par Steve Grass, qui semblait vouloir donner les clés des voitures à d’autres petits camarades pour étendre son univers.


Le Show XXXXMas Spécial se veut comme son nom l’indique une émission de fin d’années. Les Bikini Bandits installent le sapin puis reçoivent différents invités qui viennent faire un petit coucou, sortir un sketch ou pousser la chansonnette. C’est terriblement mou, parfois même embarrassant avec certaines personnes où les blagues tombent à plat. Le principal intérêt est bien de voir les jeunes femmes en bikini préparer le sapin ou boire du lait de poule, le sexy proposé est la seule chose notable à relever. Quelques fausses publicités intégrées peuvent faire sourire, c’est parfois bête et méchant, cela réveille, comme celles pour l’assommoir, un sac en plastique à se mettre sur la tête ou ces dildos en jouets pour enfants. Mais en dehors de ça, l’intérêt est infime. On y voit d’ailleurs bien distinctement Heather-Victoria Ray la leader des Bikini Bandits bailler sans aucune retenue lors d’un plan de groupe. On peut la comprendre. L’émission dure 30 longues minutes…


Mais ce n’est encore rien par rapport au vrai bout de gras de la galette, un film animé de près d’1h, Save Christmas. Où les Bikini Bandits vont tenter de retrouver le Père Noël, racheté par la multinationale G-Mart, ennemi de longue date du groupe (« fuck you G-Mart! ») qui veut en faire une fête mondiale et la contrôler.


Par rapport à toutes les autres productions Bikini Bandits, celle-ci serait peut-être même la plus construite, avec son histoire au long cours et une mise en scène assez sage. Le spectateur va découvrir qu’Heather est la fille du Père Noël (incroyable) et il y a certaines idées un peu acides qui submergent, comme l’inféodation des grandes puissances et du G8 avec G-Mart et même un petit discours sur la pauvreté des afro-américains aux États-Unis, le tout toujours avec la force d’un langage fleuri omniprésent.


Hélas, dommage, c’est bien trop long pour ce que c’est, avec certains développements vraiment pénibles à force de s’éterniser.


Mais le vrai problème c’est la qualité technique et esthétique de ce métrage. La jaquette, encore elle, annonce un « film d’animation façon South Park », ce qui reste une manière polie de dire que c’est terriblement moche.


Ce film de Paul Thiel a visiblement été fait sous Flash et autres logiciels qui permettaient de faire des animations un peu rigolotes dans ces années mais aux possibilités terriblement réduites et qui avaient tendance à toutes se ressembler. Malgré l’ambition de l’histoire, c’est terriblement mal animé, avec des bouts de personnage qui sont déplacés quand il faut représenter un mouvement ou des personnages déplacés comme des petites figurines.


Si encore il y avait eu une recherche esthétique un peu poussée… Peut-être peut-on la trouver dans certains plans, mais de guerre lasse, une fois que l’oeil s’est habitué. Mais non, c’est moche. Les personnages ressemblent à des figures de comics très amateurs, parfois même des dessins d’adolescents prépubères. Les Bikini Bandits n’ont hélas pas été gâtées, elles ont perdu toute personnalité. Mais contrairement à leurs homologues de chair et de sang et de bikinis, celles-ci dévoilent parfois leurs seins ou leurs fesses. Une bien triste attention quand l’ensemble est si vilain.


Dernière manifestation de cet univers Bikini Bandits ce DVD en signe aussi la fin, à moins de pépites inédites en DVD. Steve Grasse en avait peut-être marre de son petit monde sexy et immature, et les productions signées par d’autres personnes n’ont pas réussi à le faire exister. Ce Bikini Bandits 2 n’est guère utile, c’est un DVD bonus (ou malus) du premier, un pot-pourri plus souvent mal fait et pénible que l’inverse. Autant rester sur le premier si on désire se payer une telle tranche de délire régressif.

SimplySmackkk
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le 21 déc. 2021

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