Des biopics sur des musiciens et des films sur la ségrégation aux Etats-Unis, je pense qu'on est un peu tous sur le même bateau de ce côté-là : on en a bouffé. Seulement, là ça concerne Billie Holiday et je ne connaissais pas son histoire, donc j'étais curieux de voir ce que donnerait ce film de Lee Daniels.
Ça m'embête beaucoup parce que j'ai trouvé beaucoup de défauts dans ce film et dans le meilleur des cas un classicisme pas dérangeant, mais il a suffi d'un moment de bravoure dans le long-métrage pour me donner envie de ne pas le descendre. En effet le montage est assez hasardeux, on se retrouve parfois avec des fondus qui semblent injustifiés ou encore un filtre "image vieillie" assez ignoble pour marquer la transition d'une scène à une autre et c'est là encore totalement gratuit. Les séquences musicales font office de cache-misère pour une histoire qui ne méritait pas forcément 2h10 de film, du moins telle qu'elle est racontée. Le film m'a rapidement donné une impression de déjà vu vis-à-vis des nombreux films qui évoquent la cause afro-américaine ou même des biopics en général, et toutes les bonnes intentions du monde derrière le long-métrage ne peuvent sauver ça.
Toutefois je ne peux que saluer la performance d'Andra Day qui chante les morceaux ici, en plus de jouer son rôle. Elle n'a pas la voix de Billie Holiday mais pour un non-initié ça fera largement l'affaire puisqu'elle chante quand même bien. Et puis comme je l'ai dit plus haut, il y a un moment de bravoure, à savoir une séquence qui m'a fait viscéralement mal, aux deux-tiers du film, et franchement ça réveille après un rythme qui se ramollissait au fil des minutes.
Ce ne sera clairement pas le film de l'année et ce n'est pas non plus un grand film, sans doute pas à la hauteur de Billie Holiday d'ailleurs, qui a eu un sacré parcours, mais le résultat est honnête.