Ce n'est pas si souvent qu'autant de thèmes percutants sont abordés tous en même temps dans un seul film et ceci avec une finesse brutale ne dépassant pas les bornes : la misère sociale, les classes, le contexte politique, les clichés qui ont la dent dure, le deuil, les passions, la vie, la mort, la démence, l'amour, la colère, la résilience, l'enfance, la vieillesse, la lutte, l'expression du Soi et j'en passe probablement. Rien n'est pourtant superflu et tout est amené d'une jolie façon. Peut-être l'ai-je re-re-regardé dans un moment de sensibilité accrue comme il peut m'arriver parfois et tout espoir d'objectivité s'en trouve anéanti mais ce film reste une petite pépite simple et sans prétention qui m'émeut comme j'aime bien que ça le fasse. C'est tout à fait anglais, tout à fait pluvieux, tout a fait représentatif du lieu et de l'époque. A voir en V.O de préférence pour remarquer aussi la particularité de l'anglais qui souligne que l'on se trouve effectivement dans un patelin paumé de l'Angleterre et qui ajoute beaucoup de charme à la petite histoire, à l'esthétique et à l'ambiance.
Petit bémol peut-être pour la grand-mère totalement ravagée par la démence qui semble soudain revenir à la réalité après que son petit-fils ait été reçu : je ne suis pas certaine que cet élan de lucidité et d'émotions soit possible à ce stade avancé de la pathologie mais quand bien même, on pardonnera aisément parce que c'est quand même émouvant et que c'est largement compensé par les 150 précédentes scènes qui donnent sans arrêt envie de chialer tellement que c'est beau de douceur et de douleur.
Et puis la bande son hein... Elle est quand même vraiment bien choisie cette bande son ...