Blumhouse Picture poursuit sa collaboration avec la plateforme de SVOD Amazon Prime Video et livre une nouvelle salve de deux films pour sa collection Welcome to Blumhouse dont fait partie ce Bingo Hell. Bingo Hell est aussi le premier long métrage de la réalisatrice, scénariste et comédienne Gigi Saul Guerrero après avoir réalisée de nombreux courts métrages et participer à plusieurs anthologie horrifiques . Un saut dans le grand bain pas vraiment convaincant et ceci malgré une idée de départ plutôt accrocheuse.
Bingo Hell raconte l'histoire d'un petit quartier désœuvré dans lequel il ne reste que quelques habitants d'un âge plus qu'avancé . Refusant de vendre leurs maisons , regardant d'un œil moqueur et désabusé les hipsters prendre possession du quartier, les derniers dinosaures de Oak Springs se serrent les coudes et se retrouvent autour d'une salle de Bingo. Lorsque un mystérieux MR Big$ débarque en ville en promettant la richesse avec son bingo qui rapporte des milliers de dollars, Lupita la matrone du groupe par en guerre contre la malédiction de l'argent facile.
J'avais presque envie de croire à cette petite production Blumhouse/Amazon tant je suis globalement bon client face à ces films qui mettent en scène des petits vieux en résistances face à la mort et aux dérives du monde moderne comme avec Bubba Ho-Tep ou le très bon VFW. Malheureusement Bingo Hell est au final une très grosse déception et un film globalement des plus paresseux. Moi qui espérait une bande de petits vieux et de petites vielles en résistance je me retrouve surtout avec un personnage central autour duquel gravite des personnages secondaires plus ou moins attachants. Incarnée par Adriana Barraza le personnage de Lupita est certes un petit bout de femme déterminée, touchante et combative mais le personnage manque aussi d'épaisseur et de charisme pour porter le film sur ses seules fragiles épaules. Quant à la force qui menace Oak Springs elle est incarnée par le toujours excellent et charismatique Richard Brake mais elle n'entre pas suffisamment en interaction direct avec les autres personnages du film pour tenir la longueur. Bien sûr le film fonctionne de manière métaphorique et un peu lourde sur le désir de richesse, sur la malédiction de l'argent, sur la cupidité et la jalousie qui en découle mais globalement hormis l'affrontement final on a surtout la sensation que les personnages se débattent le plus souvent dans le vide et au bout de vingt minutes déjà le film peine à avancer.
Au niveau de la mise en scène on sent que Gigi Saul Guerrero a de bonnes intentions comme cette volonté très prononcée de différencier distinctement l'ambiance un peu terne et froide de ce quartier en perdition filmé très paisiblement avec celle clinquante, colorée, fluorescente et tape à l'œil du bingo maléfique qui du coup est montrée à l'écran de manière plus dynamique et clipesque. De la même manière lorsque l'argent vient à corrompre et faire perdre la tête de certains personnages, Gigi Saul Guerrero nous ressort la panoplie des effets post Saw avec montage ultra cut et filtres verts un peu dégueulasses mais que tout ça est finalement bien convenu et paresseux.
Malgré sa courte durée, son pitch de départ accrocheur, son casting pas désagréable et ses efforts de mise en scène Bingo Hell ne parvient jamais à être vraiment amusant ni intéressant à suivre. Même avec de bons numéros Gigi Saul Guerrero est loin d'avoir décrochée le Bingo