Avec toutes ces critiques négatives, je m'attendait à m'ennuyer ferme pendant 1h30. C'est donc sous coke que je me suis envoyé le film, histoire de pas sombrer dans le sommeil. Et là, c'est la claque !!!
La première chose qui retient toute notre attention, c'est le résultat d'un travail incroyable et acharné du son ! L'idée de ne pas égaliser les pistes donne une personnalisation de chaque plan ! L'amateurisme de la prise-son contribue à plonger le spectateur au coeur de l'histoire.
Mais on ne peux parler de son sans parler des oiseaux ; et là, même notre grand-mère riche et philanthrope ne nous a pas autant gâté ! Tout d'abord, l'idée de passer en boucle le même bruitage de cri d'oiseau rend cet ennemi complètement omniprésent ! Même le film éteint, on continuera d'entendre ses cris pendant de longues heures. Après, le principe d'attribuer des bruits d'avions aux volatiles a été vivement critiqué. Là encore, j'ai envie de défendre le film : le bruitage d'avion apporte une réelle intensité à ces oiseaux. Imaginez s'ils étaient dotés d'un bête "flap flap flap" ; ce serait aussi mou qu'un disque de Renaud post-années 2000. Non ce qu'il faut ce sont des gros "WIAOUUUUUUUUUM" ; là, même un oiseau seul en imposera un max !
Mais avec Birdemic, il n'y en a pas que pour vos oreilles ; vos yeux aussi se régalent !
Beaucoup s'en sont pris à la gueule de ces pauvres oiseaux... Mais sérieusement ; est-il nécessaire de rappeler que ces oiseaux sont légèrement anormaux ? Ils tuent des gens ; ils chient de l'acide... les barrières de la normalité ont été franchies, pourquoi le spectateur s'entête à ne pas le faire lui aussi ? En plus, le style hypnotique du vol des oiseaux accentue le côté effrayant ! Quoi ? Est-ce que j'ai bien dit "ils chient de l'acide" ? Oui vous l'avez tout a fait compris ! D'ailleurs, dans un soucis de modestie, James Nguyen n'offrira qu'une scène durant laquelle les immondes volatiles se serviront de leurs fientes pour venir à bout de leurs ennemis. Cet effort d'imagination mêlé à une sobriété d'effets est à saluer !
Les plans caméras violent les règles basiques du cinéma, plongeant ainsi le spectateur dans un degré d'incompréhension qui colle très justement à l'aspect apocalyptique du film ; cette volonté du réal' d'outrepasser les règles pour arriver à désorienter son spectateur a été effectué avec finesse !
Mais tout ceci ne pourrait tenir sans un scénario béton et des personnages à la hauteur ! Le film sait prendre son temps, à l'image de son maître "les oiseaux" de ce cher Alfred, pour nous mettre dans l'ambiance. L'histoire d'amour est plus que banal et nous permet de nous identifier immédiatement aux personnages. Les seconds rôles apparaîtront toujours au bon moment ; rajoutant du piment mexicain à chaque plan !
Pour résumer, Birdemic est arrivé 60 ans trop tôt ; son public, bien trop rationnel, n'a pas su le reconnaître et c'est bien dommage. Une triste histoire pour James Nguyen, héros incompris et inconsidéré. A l'image de ses oiseaux, il aura fait une arrivée fracassante dans le monde du cinéma, pour être fui, et c'est déçu qu'il reprendra le large... Mais ne désespère pas James ; Nos sommets intellects seront un jour reconnus !
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