Birdman est un film ou fond et forme fusionnent à merveille, un film ou les acteurs jouent des versions alternatives d'eux-mêmes, un film ou Hollywood regarde son ombre recouvrir Broadway, un film à la mise en scène vertigineuse et toujours au service de ce qu'il raconte.
On peut y voir une réflexion sur la popularité, sur le talent, sur les industries du cinéma et du théâtres. Mais au fond, qui est-ce que ça concerne si ce n'est une minorité ? Si ce n'était que ça, Birdman ne parlerait pas à grand monde, et pourtant il parvient à être bien plus universel que cela car il nous parle également d'autres choses : de couple, de parentalité, de passion et surtout de ce que nous sommes, pensons être et souhaitons être.
Et au service de toutes ces thèses, nous avons une mise en scène millimétrée, un enchainement de plans-séquence parfaitement chorégraphié, imbriqués et toujours extrêmement vivants. Une précision au rendu chaotique, rendant compte de l'imbrication des trajectoires, du ballet, de tout ces personnages dans les couloirs étroits du théâtre - au propre comme au figuré - de l'action.
Et pour parfaire le tout, un casting et des personnages sans fausse note, avec un Keaton parfait.