Il y a des films qui vous marquent à jamais, des films qui restent inlassablement dans vos pensées plusieurs jours après leur visionnage. Plus j’y pense et plus j’ai envie de replonger dans cette jubilation, cette extase que j’ai ressenti devant Birdman. Réalisé par Alejandro González Inárritu. Birdman a la particularité d’avoir été tourné en plusieurs plans séquences qui se relient entre eux sans jamais laisser percevoir les coupes.
Rarement un film n’aura atteint un tel niveau de perfection dans sa mise en scène. Une réalisation ingénieuse rythmée par la batterie d’Antonio Sanchez où les déplacements des personnages se fondent dans les percussions sonores. Birdman est techniquement le film le plus abouti de ces 10 dernières années, les plans séquences jubilatoires sont d’une précision déconcertante et vont vous faire écarquiller les yeux. La sublime photographie signée Emmanuel Lubezki ( Gravity, Tree Of Life) est d’une beauté divine inégalable.
Mais Birdman n’est pas qu’une prouesse technique c’est aussi un film d’acteur, avec en tête Michael Keaton qui interprète pour ainsi dire son propre rôle, abordant un personnage en quête de rédemption .Un come-back réussi notamment grâce à une scène entre lui et une rédactrice ou il déploie une palette émotionnelle incroyable. Néanmoins un acteur sort du lot, un acteur qu’on ne voit que trop peu et qui mérite d’être plus présent sur nos écrans. Edward Norton transcende littéralement le film, il interprète un personnage odieux et incompris, un rôle en or pour un acteur talentueux qui tient ici un de ses meilleurs rôles.
Birdman c’est aussi un film qui critique le système hollywoodien avec ses Blockbusters en surabondances qui engloutissent les écrans. Alejandro González Inárritu va, par le biais du personnage principal, critiquer ce système à travers la rédemption de ce dernier en compagnie d’une voix off illustrant avec ironie ses propos. Alejandro González Inárritu, réalisateur visionnaire, a réalisé un grand film qui marquera le 7e art.