...et pour cause, ce film est en quelque sorte un interminable plan séquence, sans coupure apparente (à ce qu'il m'a semblé).
Évidemment il s'agit là d'une provocation de ma part, le travail de réalisation est remarquable. Mais est-ce pour cette prouesse technique permettant d'alterner sans fin entre scène et backstage que le film a été tant récompensé? Ou alors est-ce pour avoir traité les thèmes chers aux académistes de la quête éperdue de reconnaissance et de la compétition entre acteurs - sous le prisme un poil élitiste de Broadway??
Quelque soit la grille de lecture, j'ai du mal à être élogieux envers Birdman. Même si elle ne manque pas d'intriguer, chair & émotion font défaut dans cette histoire. Pour être plus précis, les atermoiements incessants des personnages, qu'on cherche à faire passer pour des émotions, ne sont pas des modèles de vraisemblance. Les ficelles sont tellement grosses qu'on dirait de la télé-réalité - ou en étant plus gentil : du théâtre de boulevard !
Il en reste un enchaînement soyeux et millimétré de numéros d'acteur, dont la profusion finit par faire vaguement planer le film... sans qu'il ne parvienne à retomber sur ses pattes.