Après nous avoir fait pleurer dans Amour Chiennes et 21 grammes et frissonner dans Babel ou Biutiful, l'excellent réalisateur mexicain Inarritu revient cette année sur les écrans avec une comédie ! Un pari osé pour celui qui nous avait habitué à des tragédies sombres et glaçantes.
Ici, il nous raconte l'histoire de Riggan Thomson, cet acteur déclinant magnifiquement incarné par Michael Keaton, qui, après avoir connu la gloire dans le costume d'un super-héros nommé Birdman (Batman pour Keaton), tente de revenir sur le devant de la scène en montant une pièce de théâtre à Broadway. Drôle et inspiré, ce combat est savamment mis en scène par une sorte de long plan séquence d'1h59 (qui n'en est pas un), extrêmement bien rythmé par les percussions d'une batterie volatile (comme Thomson), où l'on croise Emma Stone, Edward Norton (fabuleux), Zach Galifianakis ou encore Naomi Watts. Ces passages, sans coupure, de la scène aux coulisses forment un remarquable moyen pour entretenir la confusion entre réalité et fiction. Une réalisation brillante, un format plus qu'original, une confusion voulue entre fiction et réalité (Thomson – Keaton), une critique du monde du spectacle ainsi qu'une critique de la critique (culotté !) et des acteurs qui semblent prendre énormément de plaisir, voilà la recette pour obtenir 4 Oscars !
Meilleur film de 2015 selon l'AMPAS, Birdman est un très bon film, peut-être un poil trop prétentieux. Inarritu enchaîne les effets de styles, les mouvements de caméra, les récits dans le récit, et l'on fini par avoir un peu le tournis. On ne sait pas top ce qu'il veut faire. Alors que son propos semble être la critique de la course aux égos et de la frénésie des blockbusters du système hollywoodien (un peu comme Cronenberg dans son récent Maps to the stars), sa fin paraît tout valider. Étrange. De toutes façons le film entier est étrange. A découvrir !
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