J'avais le sourire aux lèvres quand je suis arrivé dans ma salle pour voir Birds of America, une petite queue s'était organiser pour aller voir le troisième Jurassic World alors que l'espace était totalement libre pour moi en allant voir mon film. Point de moquerie de ma part même si cela me faisait bien rire intérieurement, d'ailleurs même pas dix minutes de pub là où d'habitude on en bouffe pendant au moins 20 minutes, ce qui me force à venir toujours un peu en retard histoire d'en louper quelques unes.
Pourtant j'ai commencé à assez vite déchanter: les vingts premières minutes du documentaire sont assez compliqués à regarder, c'est maladroit, le passage d'un membre de l'ancienne tribu des Ojibwe n'était pas sous-titrés (il ne parlait pas anglais à ce moment-là), mais surtout une voix-off assez chiantes à écouter.
Mais forte heureusement, le film devient petit à petit plus consistant, un film qui a un parti pris assez osé: celui de ne pas montré d'oiseaux durant son film.Tout en retraçant l'histoire de nombreuses espèces d'oiseaux et de la terre d'Amérique un message écologique va se faire jour dans le documentaire. On retrace certains lieux Américains ravagés aujourd'hui par l'ère industrielle, le film fera quelques hors sujets pour nous parler de la tribu des Ojibwe et de sa triste destiné, d'une femme nous expliquant que chez elle, là ou plus de dix usines sont installés, ils est impossible de faire pousser correctement des plantations et les gens attrapent des cancers même avant d'avoir dix ans, des lieux riche dans leur écosystème qui ne ressemble plus à rien aujourd'hui ou encore des accidents ayant provoqués la mort de milliers d'espèce dans des aquarium (triste ironie d'ailleurs avec cette image du logo des entreprises pétrolières qui aurait financés un aquarium).
Et on revient à ce parti pris du film, celui de ne pas montré d'oiseau: il semble que beaucoup est rallé au Festival d'Alès à cause de çà mais c'est finalement un bons moyens hélas de montrer les ravages écologiques, les oiseaux ont disparus du film comme ils disparaissent dans la vrai vie.Après on aura quand même des plans d'oiseaux mais qui souligne tout autant ce problème: entre les images d'archives du pic à bec d'ivoire, premier oiseaux à avoir été enregistré et filmé en 1935 et qui n'a eu de cesse d'être supposé éteint avant de réapparaître puis de disparaitre encore une fois et çà pendant des dizaines d'années, ou encore les oiseaux du zoo a qui on a coupés les ailes avec en fond la voix-off nous parlant de Descartes qui décrivait les animaux comme n'ayant pas d'âme. Mais la manière la plus subtile de montrés ces espèces c'était au travers des dessins de Jean-Jacques Audubon, un ornithologue, naturaliste et peintre américain d'origine française, un homme passionné par les oiseaux et dont ses peintures sont un vestiges du passé puisque la grande majorité des espèces qu'ils a dessiné sont aujourd'hui éteintes, ses tableaux devenant le seul moyens de les admirer. Le film se concentre beaucoup sur Audubon tant son travail sur les oiseaux est imposants et tant ses peintures, à l'époque moqués sont aujourd'hui importantes, les oiseaux étant dessiné d'un trait fin et extrêmement soigné et montrant ses espèces dans un cadre très réaliste rendant ses tableaux presque vivants.
Avec le début du documentaire je partais sur beaucoup d'appréhension, heureusement Jacques Loeuille se rattrape vite et nous offre un documentaire aussi beau, accompagnés d'une sublime bande-son, que déprimant par le constat d'une Amérique industrialisés ayant détruit une partie de ce qui faisait la richesse de ses terres et qui semble, encore aujourd'hui, ne retenir aucune leçon de cela. Je suis ainsi ressortie de la salle avec une boule au coeur, c'est un documentaire presque triste tant le constat est amère et cruelle. En tout cas je vous conseille vivement de le voir.