Jacques Loeuille vadrouille le long du fleuve Mississipi sur les pas du peintre naturaliste Audubon.
Avec ce film, on s'attend, dans un premier temps, à suivre le voyage du réalisateur le long du plus long fleuve Nord-Americain, mettant peut être en lien le travail d'Audubon avec ce qu'il filme.
Mais non, Jacques Loeuille nous offre une véritable critique du monde coloniale, de ses dérives qui nous conduisent aux catastrophes écologiques dont nous sommes tous témoins. Il réussi, grâce à une voix off et des rencontres avec les locaux du fleuve, à nous transporter dans un voyage d'histoire, d'écologie et d'art. Rarement en documentaire on retrouve ces trois sujets si bien traités (et avec passion ça se sent).
Sur le fond comme sur la forme, on retrouve une ressemblance plus qu'agréable avec le travail de Patricio Guzmann. Cette capacité à mêler sans inégalités plusieurs sujets à la fois, mais aussi à développer une critique avec ce qu'il filme.
Car oui, le film est beau. Il ne suffit pas d’apprécier le travail d'Audubon, dont les œuvres font parties intégrantes du long métrage pour juger du très beau travail au niveau de la lumière, du cadre, de la mise en scène en général de Jacques Loeuille. Des travellings simple, depuis un bateau, des plans d'un décors; d'abord vide puis rempli par la présence d'un personnage venu nous conter son histoire. Ces petits effets, déjà vus bien sur, marchent très bien.
Malgres tout (ce sera le seul point négatif) la narration est trop linéaire ça pourrait en faire décrocher plus d'un.
Birds of America fait finalement un parallèle entre ces oiseaux maintenant disparus et l'homme qui les a exterminés. Serions nous devenus nos propres proies?