On se souvient tous comment la Warner a traité Suicide Squad comme une bande de branquignoles, préférant lorgner sur la copie des voisins Marvel qui venaient de rencontrer le succès avec Les Gardiens de la Galaxie là où Snyder décevait avec son lugubre Batman V Superman.
Attribuant l'échec relatif du film à son côté sombre et non à l'incapacité de Snyder à pondre un bon film, elle a métamorphosé ce qui devait être un remake tortueux des 12 salopards au pays de DC en une comédie bigarrée et pleine de musique...
Le problème, c'est qu'elle a été récompensée dans cette grosse blague : Suicide Squad s'est imposé comme un des succès de l'été.
A suivi la débâcle légendaire de Justice League contrebalancée par le succès de Wonder Woman ( la Captain America de leur écurie ) et d'Aquaman ( leur Thor à eux ). Du coup, copier sur le voisin étant fiable à 100%, autant le faire dès le début de la production plutôt que pendant et après !
Résultat : Birds of Prey a un fort parfum de post-its sur lesquels est inscrit : " Dans le doute, faites comme Deadpool. "
Donc, une narration à flash-backs intempestifs en voix-off pleine de quatrièmes murs, un R-Rating qui ma foi est le bienvenu, un méchant britannique, une créature infographique, toutes les cases semblent être cochées !
Ça rend le film un poil trop préfabriqué-sans-risque, mais pas franchement désagréable. On prend plaisir à suivre les pérégrinations d'Harley Quinn et ses secondes-couteaux à travers des scènes d'actions délirantes et, Matthew Libatique oblige, forcément bien photographiées.
Le hic c'est que le film n'est jamais à la hauteur de ses idées les plus délirantes : à un moment je me suis attendu à voir un acte II maousse, façon début de John Wick 3, ou Harley Quinn serait poursuivie sans relâche par des malfrats alors qu'elle a la tête pleine de coke et une hyène de combat !
Et puis non... Trop souvent le film rentre dans le rang, propose un flashback explicatif plutôt que de l'action et gâche ses meilleures idées.
Cela dit il y a une grande réussite au sein du film, c'est son discours féministe. Là, plutôt que de recopier l'erreur de Marvel qui consiste à croire qu'un film féministe va mettre Just a Girl de No Doubt pendant qu'une fille pète la gueule à des figurants, ou mettre plein plein de filles côtes à côte pour aucune raison dans un plan chiadé, Birds of Prey montre une bande de femmes s'associer dans un monde de mecs sans pour autant chercher à se positionner "par rapport" à un mec.
Elles s'assument toutes en tant que femmes et font ce qu'elles veulent, ou estiment être juste, mais PAS pour amoindrir d'autres hommes, ou prendre leur place ou quoi que ce soit d'aussi futile et vain.
Et si Hollywood a enfin retenu cette leçon là, c'est bon à prendre !