Enième comédie reposant sur un duo - Merad le médecin qui se fait chier mais en fait non et Dubosq le queutard à la française - censé nous porter aux nues du rire, sous la houlette d'une valeur sûre du rire décalé, estampillé CanalPlus Certified Ltd, alias Farrugia, l'exercice tourne assez vite en rond comme cette phrase bien trop longue.
Et oui, lecteur, je ne prends même pas la peine d'un calembour ou d'une introduction ciselée. Allons droit au but, comme il est question de foot, aussi, de Marseille, aussi, mais à Paris, youpi ; l'exercice s'étiole vite à vide et le soufflet ne décolle jamais.
Passé les artifices moults fois utilisés et ici usés jusqu'à la corde, le duo s'essouffle dans une partition sans saveur. Bien entendu, jouer les années 80 c'est un peu du velours intégral sur un volant de 205 ou l'arrière d'une BX. Vive la nostalgie d'une borne d'arcade, d'un flipper, d'une Tourtelle, d'une Coupe du Monde au Mexique avec un quart de finale contre le Brésil rehaussé de "vas-y mon petit bonhomme". Oui, bien entendu, j'ai souri avec Merad et son sachet de poudre magique. Oui, cette bande-son a un certain pouvoir régressif pour l'ado que j'étais, presque aussi, en 86. Oui Chirac, oui ... et mayrde, non.
Aucun effort d'écriture, des approches comiques plus que revues, plus qu'éculées, des pompages, ou hommages si on veut être positifs, à la pelle. On a du Terminator car voyager dans le temps ça se fait à poil, on a du retour vers le futur car la vie refaite est mieux, on vente des films et chansons pas encore écrits devant Barclay, on va dans la même boite que la Boum etc etc. On a même un clin d'oeil à Camping, chouette alors, on ne reconnait pas Patrick ? Une morale finale à la con et, par-dessus le marché, la douce envie de nous prendre pour des cons. On croise Guetta pas encore star et faisant vivre "les Bains douches" à Paris, pourquoi pas, je ne connais pas le bonhomme pour savoir si cette séquence est possible. Par contre, je peux affirmer sans trop de soucis, que croiser Zidane, en match de championnat ou amical, à Paris, en plein été 86, est juste idiot. Il n'a jamais joué à Paris et on se demande bien ce que viendrait faire son club des quartiers populaires de Marseille en plein été à Paris. Oui mais voilà, il faut justifier le rôle du père de Dubosc et le salaire de Darmon en fan de foot. Alors on est pas à un coup de boule idiot prêt.
Bref, un film qui se contente d'espérer qu'un duo porte un scénario sans imagination en usant la corde de la nostalgie pour faire du fric à moindre frais. Drôle d'ambition comique mais si convenue que ça confine à l'écoeurement.