Dans un lycée d'Angers, la professeur de Latin a trouvé une astuce pour avoir la paix avec ses 5 seuls élèves. Elle ne leur fait pas cours, elle met 19 à chacun, et en échange ils lui foutent la paix durant les heures de classe. Même si avec 5 élèves seulement, le maintient de la classe pour l'année suivante est remis en question. Mais les bons résultats des élèves font que c'est leur classe qui est sélectionnée pour représenter la France lors d'un grand championnat de langue latine se déroulant à Naples et opposant des élèves du monde entier. Une bonne place pourrait sauver la classe auprès du rectorat. Les voilà partis en minibus direction Naples en se demandant bien comment ils vont faire pour participer à ce championnat avec un niveau proche du zéro. Le film qui propose un casting très chouette (Bourgoin, Lvovsky et Lacaille sont des acteurs que j'aime bien) est le premier d'Emilie Noblet, qui s'est fait un nom dans la comédie avec la série Parlement, inégale mais amusante. Le pitch de Bis Repetita, bien que classique, laisse attendre une chouette comédie, dans un genre très codifié mais plutôt heureux, celui du groupe de baltringues qui s'élève par la force du collectif. L'une des plus belles réussites du genre est le superbe School of Rock de Richard Linklater, auquel il fait beaucoup penser. Malheureusement ce premier essai est un ratage total, à la fois à cause d'un scénario torché et d'une mise en scène inexistante. C'est d'autant plus dommage que la cinéaste a la chance de pouvoir tourner à Naples, qu'elle a dans le champ le Vésuve ou même Pompéi (une scène est tournée sur le site même) et qu'elle n'en fait strictement rien, se contentant d'une image de téléfilm qui n'a aucun sens. Quant au scénario, il n'a pas du passer la V2 et se contente d'enfiler les poncifs sur toutes les situations attendues, qui se déroulent les unes après les autres sans surprises et sans relief. C'est à un niveau ou, par exemple, chaque fois que l'héroïne progresse ou arrive à ses fins, c'est en couchant avec l'un des personnages. Mais le plus rageant concerne le fond du film. Dans l'idée, c'est plutôt cool qu'un film mette le Latin en avant, cette langue morte qui n'intéresse plus personne et qui pourtant est la base de tout. C'est classe, ça a de la gueule. Eh bien la cinéaste n'en fait rien, mais pire elle se moque et se désintéresse totalement de son sujet. Et la chose qui m'agace le plus est la suivante : quand tu fais un film de ce genre : film de baltringues qui s'élèvent par le courage collectif comme je le disais plus haut, généralement, à chaque fois même, les personnages s'en trouvent grandis à la fin, ils ont appris quelque chose, à maitriser une discipline, à donner un concert en public, etc., bref, ils en sortent heureux, épanouis, et le spectateur avec. Ici, les gamins gagnent le concours, mais en trichant... A chacune des épreuves. Donc le message envoyé par le film c'est ça ! Le Latin on s'en branle, l'élévation collective, on s'en branle, l'éducation on s'en branle. Au final et grâce à cette médaille, la classe de Latin du lycée est maintenue, mais si c'est pour en faire ça, à quoi bon ?