Qui sait si les langues dites mortes ne vont pas retrouver quelque peu grâce avec Bis repetita, comme les maths après Le théorème de Marguerite ? Émilie Noblet nous fait le coup du latin pour sortir la comédie française de l'ornière dans laquelle elle tombe plus souvent qu'à son tour et le défi a le mérite de l'originalité, y compris pour son mauvais esprit et son amoralité sans complexes. Veni, vidi, vici, le film ne se cantonne pas à l'éternelle fable de moins que rien qui tutoient l'excellence par l"émulation et la solidarité puisque le scénario ne recherche vraiment pas la crédibilité à tout crin, en choisissant de privilégier la fraîcheur, la fantaisie et l'incongru, jusqu'à une version latine d'une chanson de Céline Dion. Bonne humeur garantie et enfilade volontaires de clichés (le bellâtre italien, les stakhanovistes chinoises, etc) au pied du Vésuve : le rythme ne faiblit pas d'un iota avec une incartade vers la comédie romantique qui n'était peut-être pas nécessaire. Reste que le couple Xavier Lacaille/Louise Bourgoin force la sympathie, cette dernière se révélant une fois encore éclatante. Bref, Bis repetita séduit quand il suit l'adage latin : Fortis imaginatio generat casum (Une forte imagination crée l'événement). Ite missa est, non ?