Ma critique vidéo sur Black Adam
Ce long-métrage était attendu par certains fans comme une renaissance de DC. Sans croire à une renaissance, on pouvait être assez curieux pour aller le voir et se demander ce qui allait se passer. Fallait-il s’attendre à grand-chose de la part de Black Adam ? Honnêtement non. Malgré tout l’investissement de Dwayne Johnson pour ce long-métrage et pour « secouer » Warner, il n’y avait pas forcement de quoi s’attendre à un grand film. Maintenant qu’il est sorti, peut-on dire que ce long-métrage est une réussite ? Honnêtement, la réussite est très légère car même si il s’en sort sur certains points, il y a d’autres points ratés qu’on ne peut pas ignorer. D’ailleurs, il donne la sensation que c’est avant tout pour l’action qu’il se regarde.
Positif
Teht-Adam / Black Adam (Dwayne Johnson) est le champion des dieux qui était prisonnier d’un tombeau et qui vient d’être libéré. Maintenant qu’il est là, il s’en prend à ceux qui le dérange sans se soucier de ce dont le peuple a besoin. En vrai, on pourrait se dire qu’il n’a pas de réel développement mais, quand on apprend ses origines, on se rend compte que sa manière d’agir est totalement compréhensible. De plus, contrairement à Venom, Teht-Adam ne devient pas gentil sans raison, il reste un méchant qui continue de tuer malgré la morale tout en étant développé.
Carter Hall / Hawkman (Aldis Hodge) est le chef de la Justice Society et il est déterminé à capturer Teht-Adam car il sait à quel point il peut être dangereux avec ses pouvoirs. Il a des raisons compréhensibles de vouloir agir ainsi, son devoir de héros semble être le plus important (même si ça fait bizarre de le voir travailler pour Waller).
Kent Nelson / Docteur Fate (Pierce Brosnan) est un sorcier extrêmement puissant (voir un dieu) doté de grands pouvoirs et capable de voir les différents avenirs possibles. C’est probablement le membre de la Justice Society qu’ils ont le plus réussi. On sent qu’il veut offrir le meilleur avenir possible pour le monde tout en voulant agir comme un héros. En tout cas, malgré qu’il n’ait pas trop de développement, il reste un bon personnage ici.
Adrianna Tomas (Sarah Shahi) est une ancienne professeure d’université qui cherche à sauver le kahndaq des envahisseurs. Pour cela, elle veut se servir de la couronne et de Teht-Adam qu’elle voit comme le seul capable de sauver la ville. Il est vrai, par rapport aux autres héros qui n’ont pas agi avant aujourd’hui, qu’elle a des bonnes raisons de vouloir croire en Teht-Adam et pas en la Justice Society.
Quant à son fils, c’est une tête brûlée qui se rend utile quelques fois et qui veut croire en Teht-Adam pour sauver le Kahndaq malgré qu’il dise non. Pas très attachant mais un peu utile.
Alors que le Kahndaq est envahi par des mercenaires recherchant de l’éternium, Adrianna a pour idée de chercher la couronne pour avoir une chance de les vaincre. Pendant sa quête, elle finit par libérer Teht-Adam qu’elle voit comme un héros alors que celui-ci refuse de les aider. Mais avec l’intervention de la Justice Society, est-il possible que Black Adam change d’avis ? L’histoire a beau être prévisible, elle se tient, notamment pour le développement de Teht-Adam.
Un des points les plus réussis de ce long-métrage est la dualité entre Teht-Adam et Hawkman. Là où l’un tue ses ennemis sans hésitation pour parvenir à ses fins, l’autre a sa moralité de héros qui lui dit de ne pas tuer et de ne pas agir comme ça. Surtout que là, la dualité ne se contente pas de savoir qui a la plus grosse (n’est-ce pas The Suicide Squad ?) donc ça met cette dualité un petit peu au-dessus sans être exceptionnelle.
Le long-métrage démarre par la ville de Kahndaq qui vit librement avant qu’un roi ne prenne le pouvoir et exploite le peuple pour obtenir de l’éternium, un matériau très rare qui ne se trouve qu’au Kahndaq, afin de créer une couronne et de devenir le plus puissant de tous les conquérants du monde. Une introduction qui marche bien pour nous faire comprendre la situation et pourquoi Black Adam a été choisi, pour le combattre.
Question symbolisme, il y a des bonnes idées qui se développent ici. On a ce que représente la couronne et Teht-Adam pour le peuple du Kahndaq, ce que représente les pouvoirs de Teht-Adam pour celui-ci (quand on connaît son passé). Le symbolisme est léger mais il est réellement présent.
Un point que Jaume Collet-Serra a réussi, c’est l’iconisation. Autant la mise en scène a des moments un peu discutables, autant il a réussi à faire des véritables plans d’iconisation réussis qui restent en tête. Et c’est une bonne chose d’avoir réussi des plans comme ça.
Le seul personnage qui évolue réellement ici c’est Teht-Adam mais il évolue d’une assez bonne manière. Sans devenir un gentil, il a tout de même une assez bonne évolution au fur et à mesure du long-métrage.
Il n’y a rien à redire sur les effets spéciaux qui sont de bonne facture. Rien de grandiose mais ils font bien le café, surtout pendant les scènes d’action. Donc oui, les effets spéciaux sont réellement qualitatifs ici.
Concernant la fin, elle est un peu facile mais c’est un bon moment choisi pour arrêter le long-métrage et se demander ce qui pourrait se passer dans la suite. Donc oui, on peut dire que la fin fonctionne.
Les décors sont plutôt pas mal, notamment ceux du Kahndaq. On a l’occasion d’apercevoir des décors d’assez bonne qualité dans l’ensemble, rien qui fait rêver mais tout de même d’assez bonne qualité.
Le jeu d’acteur est plutôt correct. On a pas de performance réellement grandiose mais la majorité des acteurs et actrices de ce long-métrage sont investis dans leurs rôles au moins.
Les costumes sont assez réussis. Entre la tenue de Docteur Fate, de Teht-Adam, de Hawkman ou des autres, on sent que les costumes ont été travaillés comme il se doit.
Négatif
Autant les personnages principaux s’en sortent pas trop mal, autant les personnages secondaires sont assez oubliables. Déjà, Atom et Cyclone étaient dispensables (malgré qu’une équipe de 4 était le minimum face à Black Adam) mais on a aussi le frère d’Adrianna qui n’apporte rien à l’histoire (à tel point qu’il disparaît longtemps). Enfin, c’est dommage que les personnages secondaires ne soient pas très utiles à l’histoire.
La mise en scène n’est pas mauvaise, elle a quelques idées. Cependant, on sent que Jaume Collet-Serra s’est inspiré du style de Zack Snyder avec les ralentis et l’icônisation des héros. C’est bien de vouloir rendre hommage à celui-ci en faisant une mise en scène similaire, mais ça montre une mise en scène moins maîtrisée pour ce long-métrage.
Les scènes d’action sont pas trop mal en terme de mise en scène mais le montage par contre. Certaines scènes ne sont pas trop mal montées mais il y a des scènes d’action réellement discutables comme la toute première scène d’action du long-métrage. Peut-être qu’on aurait pu avoir un montage un peu plus propre, non ?
Était-ce un long-métrage prévisible ? Pas sur tous les points mais il était prévisible sur les véritables origines de Black Adam (à cause de la bande-annonce qui le spoilait direct) ainsi que sur le coup d’un traître dans le camp du protagoniste qu’on voit venir dès sa première apparition.
Est-ce que quelqu’un en avait réellement quelque chose à faire de la relation entre Atom Smasher et Cyclone ? Malgré que la relation n’aboutisse pas, on sent que les scénaristes ont voulu instaurer cette relation pour les rendre un peu plus attachants, sauf que ça ne change rien.
Les musiques divisent un petit peu. D’un coté, on a des musiques sympathiques qui collent bien avec ce qui se passe à l’image. De l’autre, on a des musiques qui ne collent pas trop et nous sortent un peu du film, c’est dommage.
Et non, on ne croit pas à la tension de ce long-métrage. Ils ont beau essayé, ça n’arrive pas à réellement nous convaincre que certains personnages sont en danger de monde (et ce, malgré ce qu’il arrive).
Vous attendiez-vous à ne plus voir des blagues Marvel dans DC ? Et bien c’est raté car elles sont encore là. Malgré qu’on en ait pas tant que ça, il y en a quand même pas mal qui n’arrivent pas à être drôles.
Question émotion, il n’y a pas grand-chose à ressentir. Malgré que les scènes d’émotion soient un peu travaillées, il est difficile de ressentir de la tristesse devant certaines scènes ici.
!!! PARTIE SPOIL !!!
La scène post-générique nous montre Amanda Waller envoyer un message d’avertissement à Teht-Adam pour ne pas sortir du Kahndaq qui sera sa prison avant que Superman n’apparaisse pour venir lui parler. Merci d’avoir fait cette scène post-générique car c’est une scène qui fait réellement plaisir à voir pour les fans du Superman d’Henry Cavil (en plus d’espérer son grand retour dans le DCEU vu qu’ils ont annoncé un Man of Steel 2). Non sincèrement, cette scène post-générique pourrait bien ramener le snyder-verse avec toutes les infos qu’on a (on a aussi le retour du Batfleck qui a été annoncé) donc c’est une scène post-générique encourageante et probablement la meilleure scène de ce film.
Le scénario n’est pas grandiose, il est assez simple tout en passant et peut s’accepter comme tel. Par contre, il faut qu’on parle d’une légère incohérence par rapport aux comics. Dr Fate a un nombre incroyable de pouvoirs mais comment se fait-il que le casque agisse avec Hawkman ? Si on part du principe que le casque a la conscience de Fate qui agit encore et que c’est ça qui fait que les pouvoirs du docteur Fate marchent avec lui, ça passe. Par contre, si c’est réellement Hawkman qui a manié les pouvoirs du casque comme il l’entend, là c’est problématique.
En vérité, Teht-Adam n’était pas le champion choisi par les dieux, c’était son fils qui l’a sauvé en lui transmettant ses pouvoirs et qui a été tué juste après. Ceci explique cela. Ce meurtre a réveillé sa rage qui a décuplé ses pouvoirs et qui l’a poussé à tuer tout le monde dans le palais et le détruire grâce à cette rage. C’est une révélation qu’on voyait un peu venir mais qui reste efficace.
Sabaq est l’antagoniste de ce long-métrage, c’est le champion des enfers qui a été choisi afin de monter sur le trône du Kahndaq. Le fait que ce soit le frère d’Adrianna qui ait été choisi pour ça n’est pas une mauvaise idée d’ailleurs. Ca montre que les gênes ne font pas forcément la méchanceté (même si ce n’est pas important).
Le combat entre Teht-Adam et Hawkman dans l’appartement est le pire combat de ce long-métrage en terme de montage. Bon, ça reste mieux fait que a bataille finale entre Spidey-Holland et le Bouffon Vert (largement même) mais ça n’empêche pas que ce combat est le pire du film en terme de montage.
Donc, Black Adam a bien un point faible dans ce long-métrage, c’est l’éternium et son énergie. Tant mieux, on ne pouvait pas faire un personnage aussi puissant sans lui mettre un point faible derrière, ça aurait été trop facile. Et puis, lui il est développé et se bat pour mériter sa victoire.
On est d’accord que le décollage du vaisseau de la Justice Society fait grandement penser à celui des X-Men ? C’est un détail mais ça se voit trop là quand même.
Au final, Black-Adam n’est peut-être pas le sauveur que beaucoup attendaient pour le DCEU mais ça reste un film plutôt correct qui apporte un petit peu d’espoir pour cet univers. Malgré qu’on y retrouve encore quelques grosses tâches du cahier des charges du MCU, on a quand même de quoi passer un bon moment si nos attentes ne sont pas trop grosses. On a des personnages principaux corrects, des effets spéciaux de qualité, une histoire intéressante sur le personnage de Teht-Adam et des décors de bonne facture avec des scènes d’action correctes. Après, il est vrai que la mise en scène fait un peu sous-snyder (ce qui manque un peu de maîtrise), que l’humour est un peu soûlant, que les personnages secondaires sont inintéressants et que les musiques vont un peu diviser. Libre à vous de vous faire votre propre avis mais cela dépendra des attentes que vous aviez, en espérant qu’elles n’étaient pas trop grandes. Personnellement, j’étais juste curieux de voir ce long-métrage et j’avoue avoir passé un bon moment en le regardant. Encore une fois, ce n’est pas la grande renaissance de DC mais il y a un petit espoir qui peut encore exister quand on voit ce long-métrage, malgré une écriture pas grandiose.