La ferme dans laquelle se cache une jeune et jolie jeune femme juive Hollandaise explose avant qu’on ne tue sa famille sous ses yeux. Armée de sang-froid, d’intelligence et de charme, elle intègre la résistance hollandaise trop souvent oubliée en devenant une magnifique, froide et érotique combattante. Entre 1944 et 45, maquillée d’un blond (partout bien sûr) bien côté dans les bureaux de la Gestapo, elle exploitera ses rôles de secrétaire et de courtisane d’un officier nazi pour lui retourner la tête, transmettre des informations, poser des micros ou anticiper opérations et exécutions.
Mais l’intrigue s’avère vite plus complexe et mortelle que prévu par un terrible jeu de dupes entre nazis, résistants, traitres et collabos de tous bords confondus. Le film a le bon sens et le réalisme de montrer de tout dans tous les camps, la cruelle et pragmatique froideur nécessaire des situations extrêmes, les vertus comme les puanteurs inattendues des protagonistes, autant que la barbarie presque concurrente entre celle des nazis sous l’occupation et celle des excès de liesse des « libérateurs » vengeurs d’après-guerre.
Fidèle à ses traditionnels portraits de magnifiques femmes forgées en acier trempé (cf Katie Tippel, Le choix du destin, Basic instinct, ou Elle), Paul Verhoeven s’inspire d’authentiques épisodes résistants d’Hélène Moszkiewiez qui exploita toutes ses aptitudes, sexualité comprise, pour servir la liberté.