Hollywood ne veut plus de lui et Verhoeven le sait bien. Et bizarrement, alors que les Pays Bas l’ont rejetés des années plus tôt, ce sont eux qui se présentent au moment de réalisé Black Book…
Une bonne chose car le projet est envisagé depuis trés trés longtemps par le réalisateur. En fait, lors de ses recherches pour la réalisation de Soldier of Orange, il tombe sur l’histoire d’une femme juive néerlandaise qui a infiltrer les nazis. Lui et son scénariste d’alors Gerard Soeteman commencent à rassembler les infos mais le projet est de longue haleine et Verhoeven quittera les Pays Bas avant de pouvoir le réaliser. Bien des années plus tard, c’est le même producteur, et avec une équipe proche de celle de l’époque, qu’il peut enfin s’y mettre !
Il reprend donc ses recherches et combine plusieurs histoires pour les rassembler ici au sein d’une seule. Une histoire complexe donc dans laquelle Rachelle voit la ferme dans laquelle elle se cachait être détruite durant la seconde guerre mondiale. Juive, elle tente de rejoindre une autre zone de la Hollande mais est trahis et voit tous les juifs avec qui elle voyageait être tué. Elle s’en sort miraculeusement et rejoint la resistance qui lui confie une mission : infiltrer la Gestapo… en passant par le lit d’un officier allemand. Elle et lui connaisse la vérité mais tombent amoureux malgré tout…
Vous l’aurez compris, il ne s’agit là que d’une partie de l’histoire et ça semble pourtant déjà dense, imaginez alors le film. Il fallait beaucoup de talent pour le mettre en scéne et Vehoeven y parvient superbement. Parceque le bonhomme ne prend jamais ses personnages de haut, rendant au passage les émitions palpables, et il ne sous estime ni ne surestime personne tout au long du film. Il doit ainsi constamment jongler avec chacun, ce qu’il fait avec une facilité déconcertante tout en parvenant à glisser ses habituelles saillies humoristique inattendues.
Mais surtout, Verhoeven a ce petit quelque chose qui lui permet de filmer des femmes sans jamais tomber dans la vulgarité, le machisme ou le féminismes excessifs. En fait, il est probablement le plus féministe de tous car il a ici créée simplement des personnages, sans jamais jouer de clichés quelconque. Trop concentré sur l’histoire pour ça. Black Book est un film passionnant et de loin le plus complet et dense de l’oeuvre du réalisateur. Un chef d’oeuvre qui, espérons le, sera assez recconu un jour chez nous pour en voir un Blu-Ray…