Black Cesar, c'est le pendant blaxploitation du film de gangster, style le parrain, les affranchis et autres scarface, avec la traditionnelle ascension hiérarchique du héros, suivi fatalement par sa chute. Bon après, il faut reconnaître que scénaristiquement, on est loin des grandes fresques tragiques des films sus-nommés. Ici, pour devenir parrain, Tommy Gibbs se contente de dessouder quelques mecs et d'en faire chanter d'autres, pour prendre la place des mecs déjà en place. On se croirait dans GTA Vice City, ou il suffisait de buter Diaz pour s'accaparer sa maison.
Bien que Black Cesar soit clairement ancré dans le courant de la blaxploitation, il diffère malgré tout des classique du genre (Foxy Brown, Shaft, Dolemite, etc...). Le ton ici est beaucoup plus premier degré, voir tragique d'une certaine manière. Il n'en fait pas des tonnes sur le coté badass de son personnage. Tommy Gibbs n'est pas un "gentil". Il bat sa femme, la viole quand elle se refuse à lui, est prêt à tout pour garder son pognon, et se fait complètement humilier sur la fin. On sent que malgré le manque de budget et l'étiquette "film d'exploitation", que Larry Cohen a essayé de faire quelques chose d'un peu plus poussé qu'une banale série B destiné au public afro-américain. Malheureusement, le film n'est pas assez poussé en terme de scénario ou de réalisation pour réellement nous accrocher, et n'est pas assez mauvais pour nous divertir. Résultat : Bah on se fait un peu chier ! Heureusement que James Brown nous accompagne tout du long.