On commence à avoir l'habitude de ces films chinois, présentés d'abord dans les grands festivals, et dont la qualité atmosphérique est souvent supérieure à un scénario ou bien nébuleux, ou trop symbolique, voire les deux, toujours dans le but de décrire une Chine nouvelle qui n'a que faire des laissés-pour-compte. Black Dog, situé dans une ville aux confins du désert de Gobi, c'est à dire presque nulle part, ne lésine pas sur l'ambiance sépulcrale, accentuée par la prolifération de chiens errants. Avec son héros quasi mutique, le film prend parfois des allures de western italien dans un décor post-apocalyptique. Cette œuvre étrange et très stylisée s'essaie parfois à l'humour mais le récit a quand même tendance à s'éparpiller avec moult effets symboliques, censé se dérouler au moment des Jeux Olympiques de 2008 dont l'ambition était d'afficher une vitrine séduisante de la Chine moderne. Inutile de préciser que le film de Guan Hu nous montre une image totalement différente et peu reluisante. Quant à l'analogie avec le brillant et hongrois White God, en matière de hordes de chiens en liberté, elle tourne plutôt au désavantage de son homologue chinois, même si les qualités visuelles de Black Dog sont indéniables.