Jésus au Congo
Peut-on réellement justifier l’utilisation de l’allégorie chrétienne, profondément ancrée dans l'imaginaire occidental, pour narrer l’odyssée d’un rebelle contemporain ? Ce Lalubi, entre figure...
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le 1 sept. 2024
Peut-on réellement justifier l’utilisation de l’allégorie chrétienne, profondément ancrée dans l'imaginaire occidental, pour narrer l’odyssée d’un rebelle contemporain ? Ce Lalubi, entre figure christique et Patrice Lumumba, incarné par un imposant Woody Strode, m’interpelle, puisque ce héros semble avant tout désireux de s’émanciper du joug occidental. N'y a-t-il pas là une contradiction essentielle ?
Pourtant, il faut saluer la rigueur de ce chemin de croix, dénué de toute complaisance. Oreste, interprété par un Franco Citti en pleine frénésie, se révèle saisissant. À ses côtés, Jean Servais incarne une sorte de Ponce Pilate à la sobriété glaçante, tandis que Luciano Catenacci, au visage dur et impassible, campe un tortionnaire effrayant de banalité.
Derrière la caméra, Zurlini nous livre un film âpre et exigeant, où l’empathie pour les rares protagonistes auxquels on s’attache est cruellement mise à l'épreuve. Les outrages qu'ils subissent, sans que l’on puisse bondir dans la pellicule pour les défendre, laissent un goût amer. Si l'œuvre n'atteint pas les sommets d'un Francesco Rossi en matière de cinéma politique, elle n'en demeure pas moins un rappel vibrant du pouvoir du cinéma italien engagé. Un cinéma qui ne craint pas de déranger, de confronter, et d’interroger les certitudes de son public.
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le 1 sept. 2024
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