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Bandersnatch est avant tout une expérience. Un épisode interactif, des choix qui altèrent l’histoire, et un Netflix sans barre de durée. Malgré tout l’amour que je porte à Black Mirror, j’avais quelques doutes à l’annonce d’un tel épisode. On connaît tous ces jeux où les choix influant soit disant sur l’histoire ne changent en fait que quelques lignes de dialogues, la fin et la trame qui y mène restant soigneusement définies.


Et pourtant, et il fallait s’y attendre: Bandersnatch exploite à fond son concept, et c’est ce qui fait sa force.


La série qui a toujours brillé par son analyse du comportement humain dans ses plus mauvais côtés s’attaque ici à ce qui fait la base du jeu vidéo: la capacité de contrôler quelqu’un, de prendre des décisions pour lui, tout en ayant la possibilité de revenir en arrière et donc, sans jamais en subir vraiment les conséquences. Et que fait l’homme quand on lui donne un tel pouvoir ? Une fois de plus, rien de bien reluisant.


On a beau avoir les meilleurs intentions du monde pour le personnage, la curiosité nous pousse tôt ou tard à faire des choix risqués pour lui, voire carrément stupides (je ne dois pas être la seule à avoir vidé la tasse de thé sur le clavier dans un élan maso). Car après tout, est-ce que destin du héros prime sur notre propre divertissement ?


« If you controlled it, wouldn't you make it more diverting? »
A) Yes.
B) Hell yeah.


Qui dit Black Mirror dit réal’ aux petits oignons, et c'est bien le cas ici. La mise en scène est impeccable, souvent oppressante tant les dix secondes pour faire un choix semblent de plus en plus courtes. A noter que Will Poulter transpire la classe, définitivement un acteur à suivre.


Mais là ou Bandersnatch soigne ce qui fait sa singularité, il délaisse son scénario. Les choix sont finalement surtout exploités dans leur mise en abîme et n’ont que peu d’impact sur la fin. Celle-ci est sans surprise désastreuse, comme si l’épisode refusait toute combinaison gagnante. Revisionner les mêmes scènes encore et encore pour au final voir la situation ne pas s’améliorer d’un iota voire empirer aura donc de quoi en frustrer plus d’un. Mais qu’est-ce que Black Mirror si ce n’est une série pour masos ?


Sans crier au génie, la série tient ses promesses et nous livre un jeu comme elle seule pouvait le faire: un avatar, un labyrinthe et, malgré tous les choix possibles, un game over assuré.

bulchick
8
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le 29 déc. 2018

Critique lue 396 fois

4 j'aime

bulchick

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