Oscar du meilleur film d’animation de 2015, j’ai voulu vérifier si ce film tenait la distance face à Kaguya ou Dragons 2 qui partaient pourtant favoris. Mal m’en a pris: je me suis ennuyée ferme pendant 1h30 et je ne comprends toujours pas les éloges à l’égard de ce film, ce qui est assez frustrant. J’assume donc à 100% la mauvaise foi de la critique qui va suivre.
Commençons par les points positifs: techniquement, c’est irréprochable. La ville de San Fransyoko offre un cadre très sympa, et on a même droit à quelques plans magnifiques. A relever également, la relation entre les frères n’a jamais l’air forcé, tous deux complices malgré leurs différences (l’un souhaitant aider l’humanité avec son robot médical, l’autre ne pensant qu’aux combats de robots et à sa gueule). Et puis il y a Baymax, qui est très mignon.
Et… c’est tout. Hormis ce gros robot-ballon, le film ne comporte aucun personnage marquant, Hiro se révélant vite antipathique et les potes de son frère - dont j’ai déjà oublié les noms - se limitant à un unique trait de caractère chacun. Ils sont au passage plutôt sous-exploités pour un film qui s’appelle Big Hero 6, mais passons.
Côté scénario, c’est pas non plus la joie. Les scènes se suivent sans aucune imagination, donnant au film l’impression d’avoir été artificiellement rallongé. Méchant masqué, flic débile, course poursuite, Big Hero 6 tombe dans tout sans jamais influer quoique ce soit pour se démarquer. Conséquence: les enjeux sont sans intérêt. Difficile d’être inquiété par un méchant dont on devine l’identité dès la première apparition. Encore plus que le héros ne finisse par suivre sa voie quand il n’est jamais attachant (après ça doit être personnel). Seules les répliques de Baymax relèvent au final vraiment l’attention.
En attendant, le spectateur qui s’ennuie pourra toujours s’amuser à compter le nombre d’« emprunts » faits à d’autres films. Et y en a à la pelle, dis donc. Iron Man, Le Géant de fer, Dragons, les références se suivent, quand elles ne sont pas carrément des reprises entières de scènes (parce que le « Stop ! » pris au sens propre par la monture qui tombe du ciel avant que le héros ne reprenne in extremis les commandes, j’ai déjà vu ça quelque part).
Le mélange donnant un tout pas forcément mauvais, mais incroyablement fade et dénué d’âme. A quoi bon créer une ville aussi originale si c’est pour repomper tout ce qui a marché ailleurs ?
Big Hero 6 est un film médiocre, rempli d’air et flemmard. Avoir donné l’Oscar à ce film, c’est ne pas avoir vu les autres. Ou aimer un peu trop Disney. Je ne vois que ça.