Je ne suis pas vraiment quelqu'un de belliqueux. Je n'aime pas descendre une œuvre juste par plaisir.
Le problème c'est que Big Hero 6 m'a profondément bouleversé...attendez vous donc à un avis subjectif à 110%.
De mémoire, je n'ai jamais été aussi énervé et abattu devant le visionnage d'un film d'animation.
Habituellement, quand un film est mauvais, je sors des commentaires désobligeants ou je rigole un coup histoire de me convaincre que je n'ai pas perdu mon temps.
Le problème avec Big Hero 6 c'est qu'il n'est pas vraiment mauvais. En réalité, techniquement et objectivement, il est même plutôt bon.
Mais à mes yeux, ce film dispose d'un défaut majeur : il est paresseux et calibré ! Autant visuellement que intellectuellement !
Je vais rapidement parler des qualités du film : l'animation est excellente !
Il y a des moments vraiment incroyables et le rendu est tout simplement bluffant.
Les mouvements des personnages sont également agréables et avant qu'il ne se transforme en vulgaire jouet happy meal, le personnage de Baymax s’avère être rigolo et attachant malgré son esthétique un peu minimaliste.
Maintenant...le reste.
L'histoire raconte la vie du jeune Hiro, un garçon de 14 ans qui comme tous les autres garçons blancs de son age, se présente comme quelqu'un de courageux, d'altruiste, d'intelligent, de drôle, de modeste et d'inventif.
Après avoir construit dans son garage le premier essaim robotique à neurotransmetteur de l'Histoire humaine et perdu son grand frère dans un accident qui sort littéralement du nulle part, le jeune Hiro va devoir accomplir ce que chaque enfant se doit d'accomplir pour devenir un adulte à part entière : sauver le monde des griffes d'un fou dangereux qui lui a piqué sa technologie.
Le scénario de Big hero 6 se repose sur toutes les coquilles de narration que Dragon 2 et Lego ont su éviter avec brio :
- un jeune héros parfait, ultra-fort et puissant ? Check
- la perte d'un être proche en début de film qui sera à l'origine de la quête de justice du héros ? Check
- un groupe de personnages superficiels aux mentalités et aux look archétypaux ? Check
- un méchant pas forcément méchant mais qui devient très méchant à cause d'un traumatisme ? Check
- La présence d'un personnage riche à la Bruce Wayne pour expliquer le financement du groupe ? Check
Entre un méchant stupide qui veut détruire un bâtiment vide et tuer une caricature de chef d'entreprise, un complexe de porte des étoiles actif laissé à l'abandon, un flic vivant dans un monde futuriste qui n'a pas l'air de croire en l'existence de robots miniatures, une femme, soi-disant conductrice chevronnée, qui file à plus de 130 km/h en troisième dans une ville fantôme, des twists sans intérêts et une fin tout simplement invraisemblable, le scénario s'avère être mauvais et bardé d’incohérences.
Il y a bien deux trois trucs sympas sur le deuil, l'amitié et la vengeance mais ce sont des thèmes éculés qui ont déjà été traités de bien meilleure façon dans d'autres films d'animations.
Mais ce n'est pas cette intrigue sans intérêts débordant de guimauve et cousue de fil blanc qui justifie ma note mais une chose bien plus grave : les intentions purement commerciales de l’œuvre.
Concrètement c'est un film qui repompe sans vergogne les scènes, le style et les dialogues de nombreux précédents films avec un cynisme mercantile des plus flippant.
Non seulement Big Hero 6 est un ramassis de clichés mais en plus il se permet de lorgner sur la copie de ses concurrents et de ses prédécesseurs.
Les indestructibles, Stargate, Dragon, Astro Boy(hommage ?), Iron Man et Le Géant de Fer pour ne citer qu'eux ! En plus d’être sans imagination, ce film pille allègrement le catalogue des œuvres cultes du monde des geeks dans le but sordide d'offrir un truc insipide, une intrigue sans génie, un salmigondis de références, une machine à fric des plus diaboliques.
Big hero 6 est une ode au néant, à la paresse intellectuelle, à l'absence d'inventivité et à l’opportunisme commercial le plus immoral qui soit.
Un film malsain de 165 millions de dollars qui me rappelle brutalement que Disney est une entreprise privée colossale et que son seul et unique intérêt c'est de faire du blé en vendant des produits dérivés fabriqués en Chine par des chti n'enfants sans avenir.
Un film à l’enrobage parfait mais au contenu artificiel à en pleurer.
Un film lugubre sur lequel je n'ai ressenti aucun plaisir... juste un putain de malaise.
J'ai perdu mon âme d'enfant.