Cet épisode spécial White Christmas est un cas d'école. Il met en exergue l'importance du comédien au sein d'une oeuvre audiovisuelle. J'en fais peut-être trop, mais en cours de visionnage, c'est ce qui m'a le plus frappé. Scénaristiquement parlant, l'épisode est bourré de trouvailles géniales, de retournements de situations surprenants, en bref, l'écriture est particulièrement subtile et tant les personnages que l'intrigue bénéficient d'un soin particulier. Mais, même si le scénario est au dessus des épisodes classiques de la série, le fossé est creusé au niveau des personnages et de ceux qui les interprètent.
En effet, comme je viens de le souligner, Charlie Brooker a particulièrement soigné l'écriture de ses personnages, au centre de cet épisode. Là où l'univers établit et l'intrigue technologique prenaient le pas sur les développements des personnages dans les épisodes classiques, White Christmas met sur un pied d'égalité l'évolution psychologique des personnages et celle de son intrigue, captivant le spectateur identifié plus que jamais aux mésaventures des protagonistes. De fait, les anticipations technologiques frappent plus que jamais car elles interviennent à un moment où les personnages ne nous sont plus étrangers et l'où se soucie du sort qui leur est réservé. La principale force de cet épisode et ce qui fait défaut au reste de la série, c'est que l'on ne se trouve plus simplement devant un pamphlet de mise en garde technologique mais devant une oeuvre de fiction humaine où les avancées technologiques cristallisent l'une de nos plus puissantes angoisses : se retrouver seul.
La solitude et l'indifférence de l'autre sont les thèmes principaux de cet épisode et celui ci reste gravé dans notre mémoire car les acteurs qui servent son sujet : John Hamm, Rafe Spall et Oona Chaplin sont bouleversants de justesse et de sensibilité, élevés par une écriture aux petits oignons.
J'aurai voulu un tel niveau pour la série complète, mais rien que pour m'avoir permis de vivre un épisode de la sorte, elle vaut le coup.
A voir cent fois !