Miss Bow et la Comtesse

« Black Oxen » est un film muet avec Clara Bow sorti en 1923. L’actrice, qui deviendra une grande star dans la deuxième moitié des années 20 – elle sera même la première comédienne au box-office en 1928 et 1929, et sur le podium en 1927 et 1930 – n’est ici pas la vedette principale. Il s’agit en effet de Corinne Griffith, l’une des plus grandes stars du muet, qui ne passa pas au parlant et devint romancière.

Nous sommes à New-York. Lee Clavering, un écrivain de théâtre très en vue dans la scène mondaine, aperçoit la jeune et piquante Mary Ogden durant une représentation à Broadway. L’ami qui l’accompagnait ce soir-là est frappé par la ressemblance troublante de la belle avec une certaine comtesse Zatianny, qui fut l’un de ses amours de jeunesse avant d’épouser un aristocrate autrichien.

Bien consciente d’être au centre des regards, Mary, qui devient une figure sociale de premier plan dans ce microcosme, explique qu’elle est la nièce de la comtesse Zatianny – qui n’avait pas d’enfant avec son mari. Peu préoccupé par la méfiance des vieilles bourgeoises de la haute société new-yorkaise qui ont connu la comtesse et soupçonnent l’imposture de Mary, Clavering lui fait une cour empressée – au grand dam de la jeune Janet Ogelthorpe, une mondaine frivole et légère (mais irrésistible), amoureuse de l’écrivain.

Rapidement, Mary répond aux avances de Clavering. Toutefois, la ‘jeune’ fille cache un lourd secret derrière son apparente jeunesse…

Le film est l’un des dix films (sur une filmographie de 58) avec Corinne Griffith qui soit accessible. Il n’y a malheureusement aucune pellicule complète en circulation (la version YouTube, par exemple, est amputée de ses 20 dernières minutes). Il y traite d’un sujet assez original : une histoire d’amour entre un homme et une femme d’une différence d’âge importante, gommée par la ‘science’. C’est assez amusant de voir qu’il y a presque cent ans, Hollywood avait déjà à cœur toutes ces préoccupations de paraître et cette obsession pour la chirurgie esthétique ‘rajeunissante’ (il y a ici une scène très drôle où les femmes demandent avidement son secret à Mary).

Comme souvent dans le film muet, le rythme est un peu lent, et ici les acteurs ne sont pas super éblouissants. Evidemment, il y a Clara Bow qui est très mignonne et qui a un rôle rigolo, mais c’est à peu près tout.

Si vous voulez voir le film, il y en a une version incomplète disponible sur YouTube. Cela a toutefois assez mal vieilli et ce n’est pas spécialement drôle (je vous recommande plutôt un Buster Keaton, il y en a également plein sur YouTube…).
C’était la critique « muets incomplets des 20’s » du jour.