Coming out of Africa
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le 28 févr. 2018
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Naaaants ingonyamaaaa bagiiithi babaaaa Sithi uhhmm ingonyama !!!
C'est l'histoire de la viiiiiie Le cycle éterneeeeeel Qu'un enfant béniiiiii, Rend immorteeeeeel
L'histoire de Black Panther, c'est en quelques mots, l'histoire du Roi Lion si Mufasa avait tué Scar avant que l'autre ne le tue.
Les personnages sont aussi bien identifiables: on trouve Rafiki en la personne de Zuri, Nala c'est Nakia, Ulysses Klaue prend sans problème le rôle des hyènes avec le rire exaspérant et tout, on a même Timon et Pumba (je vous laisse les trouver pour le fun! rdv en fin de critique)
Tout au long du film, je n'ai pas réussi à me débarrasser de ce sentiment de déjà vu, de scénario recuit avec une pincée de je ne sais quoi pour tenter d'en changer le goût.
Je sais que ce n'est pas juste mais j'avais de grands espoirs sur ce film. Après l'immense succès qui fut le sien, les dithyrambes des journalistes et des spectateurs (en passant au large des spoilers autant que faire ce peut), je m'attendais à voir un film qui s'affranchirait des sentiers battus des films de super héros, qui renouvellerait son propre genre.
Et ce n'est pas juste.
Mais Black Panther ne fait rien de tout ça. C'est un film de super héros comme les autres.
J'ai eu, d'autre part, à survivre à un grand nombre d'invraisemblances et trous d'air scénaristiques qui ont rendu ma navigation chaotique.
Pourquoi, mais pourquoi un avion furtif décolle-t-il en mode visible pour passer en mode furtif en plein vol? Tout le monde le voit et le mode furtif ne sert plus à rien!
Le grand secret du Wakanda est maintenu garce à son isolation, à la fidélité de ses citoyens, à sa technologie et M. Black Panther enlève son casque à la moindre occasion et les victimes du trafic humain sont renvoyées chez elles avec pour seule instruction d'Okoye, à visage découvert et en full costume du Wakanda, de "NE.JAMAIS.PARLER.DE.CA". Ils ont un sacré bol que pas une seule personne n'ai parlé jusque là si c'est tout ce qu'ils font pour être discrets.
Autre problème que j'ai eu, c'est le vibranium et ses capacités. OK, c'est le métal le plus solide bla bla bla, et son utilisation fournit donc une super armure solide, des armes solides et j'en passe. Mais depuis quand un métal développe par ses propriétés une nanotechnilogie (en avance sur Tony Stark par exemple), des boucliers d'énergie, un dôme de protection qui fait hologramme et j'en passe. Alors certes, ces choses sont inventées par des hommes mais je dirais que l'intelligence supérieure des wakandais est à l'origine de leur utilisation du vibranium plutôt que le vibranium apportant ces avancements technologiques. Je n'ai peut être rien compris à la vie, mais c'est mon sentiment. J'aimerais aussi qu'on m'explique comment ils ont réussi à exploiter le vibranium avec leurs outils primitifs.
D'autre part, personne, pas un explorateur, pas un colonisateur n'est arrivé au Wakanda à pied et n'a vu quoi que ce soit. Quand les Britanniques, par exemple, ont exploré le continent africain (entre le XVIème et le XIXème si je ne m'abuse), ils ont vu qu'au Wakanda il n'y avait que des fermiers très pauvres et une forêt (si on part du principe qu'ils avaient développé la technique de camouflage déjà à cette époque ou je ne sais comment) et ils se sont dit, "Naaaaan, ça vaut pas le coup de les coloniser allons plutôt à côté!". Et à l'époque moderne, pas un seul satellite, caméra, drone n'est capable de faire la différence entre l'image d'un arbre et un vrai arbre?
C'est un comics, certes, mais le film fait référence à des circonstances historiques réelles, telle que l'esclavage, la traite des noirs etc et avec ce Wakanda au milieu, l'histoire/l'Histoire prend un coup dans l'aile.
Cependant, le film aborde de front la critique faite au roi actuel de l'immobilisme et du protectionnisme du Wakanda, Nakia en tête avec notre méchant du jour KillMonger et j'apprécie la mise en lumière de ce problème éthique qui ne camoufle pourtant pas cette faiblesse du scénario, qui tient du matériau d'origine. Cette impassibilité face aux horreurs se déroulant hors du Wakanda est assez difficile à avaler : les nazis sont passés par là par exemple et comme dit plus haut la traite des noirs, l'exploitation de tout un continent, la déportation de millions d'êtres humains et le Wakanda est resté bien sagement sous sa fausse canopée.
Mais T'Challa est là pour changer le cours des choses, heureusement, mais, c'est un gros mais, c'est difficile à avaler.
Autre point, plus ennuyeux pour moi car fondamental à l'histoire, c'est le retournement de veste de W'Kabi, chef de la Tribu de la Porte, qui semble être le meilleur ami de T'Challa et à qui ça ne prend que 48h pour passer d'ami à ennemi et même leader de la rébellion. Pourquoi? Parce T'Challa n'a pas résolu en 48h ce que son père avant lui n'avait pu résoudre en 30 ans? Wow!
Ce sont les points qui m'ont chatouillée souvent au visionnage et m'ont un peu gâché le spectacle.
Néanmoins, passé toutes ces choses qui peuvent être partiellement ignorées, même si moi j'ai du mal, c'est un film de genre honnête et bien fait avec un casting solide et des personnages attachants.
En effet, j'ai mis la note de 7 malgré mes reproches listés plus haut parce que c'est un bon divertissement même s'il essaie d'être plus et qu'il aurait pu l'être et surtout à cause d'un antagoniste travaillé, avec de la substance.
T'Challa, moins amorphe que dans le Soldat de l'Hiver, est un personnage sympathique, au coeur à la bonne place qui apprend et qui ne se croit pas tout puissant. Autre point appréciable, voilà enfin un héros Marvel qui ne fait pas des oneliners à chaque scène. Non pas qu'il n'ait pas d'humour ou qu'il en manque mais les autres s'en chargent et il se contente d'être noble et courageux. J'achète!
En face de lui, on trouve un méchant intéressant. Killmonger est complexe, motivé, traumatisé et pas pour rien, il y a une réflexion derrière sa décision. Cette réflexion est pervertie mais si on laisse de côté l'exécution, il a raison! Le Wakanda a trop fermé les yeux, trop longtemps. Pour une fois, le personnage antagoniste convainc le héros de sa théorie. C'est assez rare pour le mentionner. Son plan pêche par contre sur plusieurs point le plus important étant : pourquoi ne pas tuer Klaue dès la première rencontre et se pointer au Wakanda avec pour se faire bien voir? Son plan est extrêmement tarabiscornu et se prend les pieds dans le tapis bien connu du tirage de plan sur la comète.
J'en regrette cette fin bateau avec grand combat et face à face en CGI alors qu'une bonne discussion aurait fait l'affaire.
Je regrette aussi sa mort, sa rédemption aurait pu être intéressante, plus que celle de Bucky par exemple qui de toute façon n'était pas en pleine possession de ses moyens.
J'apprécie aussi comment son personnage est expliqué par l'agent de la CIA, mettant à nu les pratiques des services secrets américains, les cuisines pas très nettes de la guerre secrète.
En parlant de CIA, l'agent Ross est-il vraiment nécessaire? Martin Freeman est sympathique et son accent américain pas ridicule alors pourquoi pas.
Par contre, et alors là c'est un gros par contre, qu'est il arrivé au personnage de Klaue? Que fait Andy Serkis avec son personnage? C'est quoi ces gloussements hystériques? C'est insupportable, voilà ce que c'est! Andy, il faut s'en tenir à la motion capture si tu peux pas jouer correctement mon vieux! Quelle cata! Même pas drôle. Le personnage tel qu'il nous avait été présenté auparavant avait tellement de potentiel.
J'ai eu un gros coup de coeur pour le personnage de M'Baku qui est drôle ET badass ET honorable aussi sans avoir l'air d'y toucher. Un rayon de soleil dans une distribution un peu trop lisse. Shuri et Okoye ne manquent pas de caractère et sont des personnages féminins positifs bienvenus mais la première est très énervante tout de même.
La mise en scène ne sort pas du lot même si Ryan Coogler arrive à fournir de très beaux plans généraux. Son vocabulaire visuel est assez bateau du type : on met la caméra à l'envers pour montrer que tout est sans dessus dessous! Très original et pas du tout nauséeux!. Coogler prend son temps pour présenter le Wakanda et ses coutumes mais malheureusement cela plombe le rythme du premier tiers et le film ne prend pas vraiment son envol au bon moment.
Cependant les combats à mains nues sont bons, bien filmés, de manière compréhensible et avec fluidité (il sait filmer un combat: cf Creed). Les grandes batailles un peu moins mais c'est honnête.
En fin de compte, je n'ai pas détesté, pas du tout, mais il y a trop de choses qui ne vont pas pour que je puisse m'enthousiasmer pour ce film. C'est un Marvel de facture correcte avec une construction en 3 actes basique et sauvé par son méchant, point à bien souligner car c'est souvent le point faible des Marvels.
Timon et Pumba : Shuri et M'Baku
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Créée
le 11 févr. 2019
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