En soi, ce film est loin d'être une merveille, parce que la plupart de ses plans enfoncent des portes ouvertes et que les acteurs ne méritent pas non plus un Oscar pour leur performance. A force de vouloir démontrer à tout crin combien les Noirs ont été opprimés par une police raciste soutenue par une classe politique corrompue aux États-Unis, on frise la caricature. Je garde néanmoins à l'esprit que certaines situations véridiques semblent parfois invraisemblables tant les gens font preuve de parti pris dans leur comportement quotidien. Du coup, je serai indulgente envers l'ensemble de cette production parce qu'elle fait œuvre de mémoire et contribue à dénoncer des conduites indignes dont certains continuent à se vanter aujourd'hui. Et puis toutes les personnes qui épousent des causes légitimes ne sortent pas forcément de Centrale, et leur maladresse ne peut pas systématiquement retenue contre elles. Ce qui peut, si si si, être retenu contre les malfaisants ricaneurs qui abusent de leur pouvoir, c'est l'indécence de leur bonne conscience affichée. Et là, quand Hoover et le FBI ont manigancé d'irriguer les quartiers noirs de drogues dures pour affaiblir les mouvements pour les droits civiques qui commençaient à se faire entendre, il faut bien admettre que la crétinerie irresponsable remporte parfois la palme de la malfaisance. On connaît l'essor qu'on connu ces substances hors de la communauté noire et ce qu'elles coûtent à la société américaine dans son ensemble encore aujourd'hui. Parce qu'elle a précisément refusé de faire société avec une partie de son corps social. Une bêtise sidérante qui justifie que des productions culturelles continuent encore et toujours à répéter les mêmes constats. En attendant que nous, nous en tirions les bonnes conclusions...