C'est sûr que ce film vaut son pesant de bracelets cloutés. Le message "le metal, c'est le mal" est délicatement appliqué à la pelleteuse, un concert suffisant à lobotomiser une génération qui se met à se contrefoutre de Whitman alors qu'ils pourraient étudier des poètes vivants, comme Damian, le charismatique leader des Black Roses (charismatique uniquement si on aime les tee-shirt SM en vinyle avec un slip léopard par dessus).
Maintenant, est-ce que le film est sérieux ? Tout semble le croire dans le ton exposé à l'écran, mais quand on voit la tronche du réalisateur (et son appétence pour le sujet, étant déjà coupable de "Rock'n'roll Nightmare"), on se met à douter. Un film qui rate sa dénonciation ?
On a surtout l'impression d'un métrage centré autour de ses craignos monsters (et tous ne sont pas mal fait) qui ont dû aspirer le budget, ne laissant que des miettes pour le score musical : en effet, c'est là un des points forts en nanaritude de "Black Roses". On pouvait naturellement s'attendre à du bon vieux metal, effectivement présent dans ses aspects les plus nuls, mais qui aurait pu penser que la BO allait être majoritairement composée d'un inquiétant mix entre de la musique de mauvaise heroïc-fantasy et les inoubliables titres des "Eaux Sauvages" ? Toujours en décalage avec l'action, cette abomination fait des merveilles pour qui sait l'écouter.
"Black Roses" offre donc un agréable moment et se paie le luxe de se terminer de manière totalement grotesque, histoire de laisser un bon souvenir.