Franchement, ça aurait pu être super cool.
Il y a plein de bonnes idées, dont quelques unes dites à "concept", comme celle d'attacher l'héroïne nymphomane à l'intérieur de la maison d'un bouseux du Tennessee à qui personne ne rend jamais visite. Celle également d'entendre les sifflements d'une bête rampante, phallique et métallique, lorsque le short de la dévêtue est trop sec. Même les scènes dites alcoolisées, donc très stylisées, sont (et franchement, j'ai pas l'habitude de dire du bien de tels effets) maîtrisés, notamment ce plan renversé dans lequel notre déboussolée semble allongée à la verticale à convulser alors qu'elle décuve en titubant, alors que la caméra se repositionne légèrement.
Plein de trucs très "tarantinesques" et très agréables.
La sobriété du tout, le montage, les idées, les personnages également... tous sont efficacement travaillés...
... jusqu'au deux-tiers du film.
Et là, bah... ça abandonne tout ce qui faisait le sel du long métrage. On sait pas trop pourquoi.
Le monstre sentimental et attachant est détaché. En ville, on espère à tout moment qu'il s'échappera. Mais non.
S'ensuit quelques passages mièvres (la pharmacienne, le blues à deux, avec la petite chemise de mec sur la femme fragile qui chante avec une voix nasillarde de gosse, le mariage...), d'autres plus violents (la confrontation entre la mère et la fille, puis entre le petit-ami et le "père adoptif"...). Mais au final, l'originalité du film est annihilée, alors qu'elle aurait pu servir à aborder plus en profondeur un sujet plutôt rare au cinéma (surtout quand il est sérieux) : l'hypersexualité.