Des tornades ravagent tout sur leur passage : l'humour, le scénario, les acteurs talentueux... Tout
Que peut-on espérer d’un film comme Black Storm, en regardant la bande-annonce ? A priori, pas grand chose, pour ne pas dire que dalle. Un film catastrophe digne d’un téléfilm et un pompage moisi de Twister, mais qui semble assurer côté spectacle. Ce qui ne vaut pas, en soi, un déplacement inutile pour aller dans une salle de cinéma en plein été et s’abrutir pendant une heure et demi de : "Oh, une tornade !", "Oh, le fils du héros est en danger !", "Oh, une deuxième tornade !". Alors pourquoi y avoir été quand même, direz-vous ? Parce que, dans la vie, malgré tout ce qu’on peut te dire, tu n’as pas toujours le choix. Tu te retrouves dans la salle avant même avoir débattu de l’inutilité et de la perte de temps de se taper ça.
Donc on va la faire bref, simple et concis : oui, Black Storm est une belle daube. L’originalité s’est barrée en vacances alors que les clichés font des heures sup, et les séquences émotions devraient être utilisées comme anesthésie générale. Le paternel qui élève seul ses enfants depuis que la madré est muerté (snif…), le chef des chasseurs de tornades trop borné et trop moche qui rêve de voir "l’oeil" d’un cyclone (ce con a confondu avec l’oeil d’un cyclope…), l’ado boutonneux coincé avec la fille qu’il aime, et qu’il soigne à l’arrache (un tissu sur sa plaie, et hop, t’as plus bobo meuf) mais elle, elle trouve ça trop chou, des exemple comme ça, il y en a à la pelle.
Seulement, on est pas débiles à ce point, et on sait que l’intérêt est ailleurs. Si on est là, c’est pour voir des tornades rafler tout sur son passage. Donc oui, pour ça, on est servi. Les effets spéciaux sont très bons. Voilà.
Sinon, les acteurs sont tous plus ou moins mauvais, et Richard Armitage (le Hugh Jackman du Leader Price) s’en sort à peine plus que les autres. Sarah Wayne Callies (l’immortelle de Prison Break ou la salope de The Walking Dead) est toujours aussi exaspérante (c’est physique, désolé, on peut pas !) et l’équipe des chasseurs insipide. Mention spéciale au boulet de service, Jacob : ce jeune garçon a peur et veut abandonner cette dangereuse mission, mais une fois convaincu par un "allez… vas-y !" de son pote, le mec se sent surpuissant et décide de filmer une tornade enflammée… à deux mètres ! Hilarant !
Mention spéciale aussi, mais ça c’est sincère, aux deux crétins abrutis (pléonasme totalement justifié) qui n’ont aucun rapport avec l’histoire principale, mais qui parsèment le film de leurs conneries sidérantes (se filmer pour gagner des vues sur Youtube, et être riche ! Best idea ever… en 2001 !).
Le réalisateur Steven Quale, qui nous a quand même pondu un très bon Destination Finale 5 (en tout cas mieux que le trois et le quatre) continue dans sa lancée de nous gratifier d’un bon spectacle visuel, tout en jetant le script aux oubliettes et crier "Action ! Y’a une tornade, courez !". Seulement, il est plutôt compétent le bonhomme, et certaines scènes sont vraiment impressionnantes. On a parfois l’impression d’être vraiment au coeur de l’action, et c’est assez fort quand on se fout royalement du sort des personnages non ?
Petit bémol aussi dans cette alternance de found-footage et prise de vues classique, car finalement ça passe de l’un à l’autre sans un raisonnement intéressant. C’est balancé comme ça, pour un style "à la mode".
POUR LES FLEMMARDS : Donnez un script à ce réalisateur de spectaculaire, et il vous fournira peut-être un long métrage exceptionnel ! Sans ça, c’est la mort…