Déjà lors de sa sortie en salles, Black Swan m'avait laissé un sentiment mitigé. Cette nouvelle vision du film de Darren Aronofsky, un cinéaste que j'apprécie beaucoup, me confirme la première impression que j'avais eue en sortant du cinéma.
J'aime beaucoup l'une ou l'autre chose dans cette oeuvre: les interprétations des actrices sont très réussies, Aronofsky sait diriger parfaitement ses comédiens. La preuve, Vincent Cassel a un rôle plutôt juste où il ne fait pas le fanfaron. Il est un peu plus dans la mesure et Aronofsky a su gérer parfaitement cela. L'autre point, ce sont bien certaines séquences chargées parfois de symbole mais aussi remplies d'intensité. A ce sujet, Aronofsky n'est pas un cancre.
Je tique un peu plus au niveau de l'histoire qui flirte parfois avec des moments franchement ridicules. Le plus remarquable sur ce point reste que Nina soit capable de danser deux actes du ballet après s'être plantée un verre dans la poitrine et que la tâche de sang grandisse en une fraction de secondes là où elle ne fait pas son apparition avant justement...
C'est évidemment la folie qui est au centre du thème, le conflit schizophrène entre les deux personnalités de la danseuse. On sait qu'Aronofsky a toujours aimé les personnages torturés. Dommage que Nina soit si fragile psychologiquement dès le départ et que sa folie n'arrive pas de manière parallèle et collatérale au rôle qu'elle tient.
Enfin, et c'est peut-être là que je pointe le plus gros défaut du film, c'est qu'Aronofsky a du mal à se renouveler. Ce qui est bien dommage. Car quand on compare Black Swan avec son film précédent The Wrestler on constate certains points plus que communs: le final se termine exactement de la même manière que ce dernier: les projecteurs pour signifier à la fois l'atteinte des sommets et la mort. On a aussi une caméra tremblotante, filmant au plus près ses personnages.
Bref, Aronofsky a signé un film un peu trop similaire sur certains points à The Wrestler et surtout pas trop bien maitrisé au niveau de certains événements. Une impression persiste également que le cinéaste a déjà atteint ses limites.