Aronofsky cygne son chef-d'oeuvre
Plus, beaucoup plus, qu'une banale envolée sur le thème de la danse comme le laisse à penser son synopsis, "Black Swan" se pose en authentique thriller, complètement déstabilisant et flippant d'un côté, mais prodigieusement esthétique et obsessionnel de l'autre (dans la lignée d'un "Mulholland Drive" pour son onirisme notamment, parce que dans la seconde partie du film, on ne sait plus si ce qu'on voit à l'écran est réel ou fantasmé).
Dans le rôle de sa vie, Natalie Portman est éblouissante de sensualité et de vulnérabilité - de quoi tomber raide dingue d'elle ; si elle ne décroche pas l'Oscar, c'est un scandale. Mention spéciale également, sans chauvinisme aucun, à Vincent Cassel le chorégraphe français, plus vicieux que jamais. Et que dire de la musique (Tchaïkovski) qui va crescendo et transcende le long-métrage ; du scénario et de la mise en scène, troublants et tortueux, orchestrés avec virtuosité comme... un ballet.
Darren Aronofsky nous avait déjà épatés avec "Requiem for a dream", "The Fountain" ou encore "The Wrestler". Avec "Black Swan", il cygne son plus beau film et, n'ayons pas peur des mots, un des chefs-d'œuvre de la décennie qui s'achève.
NB : à voir en VO, ne serait-ce que pour se délecter de la voix fragile de Natalie P. et l'accent bien franchouillard de Vincent C.
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