Un des plus grands films de sa génération.
A la fois inquiétant et profond, envoutant et ravageur, Black Swan entre dans la catégorie des meilleurs films réalisés depuis une dizaine d'années. Darren Aronofsky nous entraine dans les coulisses d'un monde aux apparences enchanteresses mais qui cache en réalité une compétition très rude et des séances de répétition éprouvantes, autant sur le plan physique que mental.
Dès les premiers instants, le spectateur est embarqué (par une caméra épaule omniprésente) dans la tête de Nina, puis de plus en plus profond dans son psyché. La tension est instantanément palpable et ne cesse de croitre au fil de la progression de l'intrigue. Partageant les angoisses et les manifestations du subconscient d'une danseuse sombrant peu à peu dans la schizophrénie, on est transporté par l'évolution du personnage dans un enchainement de scènes accordant parfaitement images et sons, le tout orchestré par des mouvements de caméra extrêmement bien maitrisés.
Seul petit bémol : certaines scènes tombent parfois dans le gore inutile, sans ajouter grand chose à l'intrigue...Âmes sensibles s'abstenir, donc.
En outre, Black Swan n'aurait pas été si réussi sans Natalie Portman, qui sublime le film en faisant vivre son personnage par un jeu brillant, le Cygne Blanc se transformant lentement en Cygne Noir. Par ailleurs, le "couple" qu'elle forme à l'écran avec Mila Kunis (excellente en rivale malsaine) est ravageur et chargé de références multiples en rapport avec l'intrigue. A cela vient s'ajouter un Vincent Cassel à la limite de la perversité cruelle, dans un rôle plus que convaincant.