Blackbird est le remake américain du film danois Silent Heart, réalisé en 2014 par Bille August.
Histoire : Lily, condamnée à court terme par une sclérose latérale amyotrophique refuse de connaître ce qui l’attend de manière inexorable et organise une réunion familiale lors d’un week-end pour faire ses adieux à ceux qu’elle aime car elle a décidé de mourir (suicide assisté).
Cette version US a un casting de choix mais à part écrire que Susan Sarandon ne déçoit bien entendu pas (elle ne m’a jamais déçue), Kate Winsley non plus (méconnaissable) je ne peux rien ”dire” de plus... Qu’on le veuille ou non, le thème a été rebattu des dizaines de fois et il n’y a rien non seulement de bien nouveau qui soit développé dans ce film mais rien d’intéressant, ce qui est pire. Il est évident que ce ressenti m’appartient et que je respecte ceux qui ont trouvé la réalisation superbe, mais ce ne fut pas mon cas.
Susan Sarandon n’a pas caché qu’elle avait accepté ce rôle car le droit à l’euthanasie, pour cette comédienne très militante, est l’un de ses combats depuis des années.
J'ai eu droit finalement à une réunion familiale ”typiquement” américaine, pleine de lourdeurs et de situations improbables (une femme qui va se suicider le lendemain mais qui est d’une gaité folle). Des dialogues souvent snob qui seront certainement pas qualifiés de la même manière par tous les spectateurs ”c’est ultrachic d’avoir une lesbienne dans la famille” ou assez singuliers lorsqu’elle appelle ses enfants qui sont à l’étage : ”Et alors, je vais bientôt mourir, vous vous joignez à nous ?”
Plutôt qu’avoir de l’empathie pour leur mère qu’elles voient pour la dernière fois, les deux filles de la maison, l’une mère de famille, l’autre dépressive et suicidaire (qui ne partagent pas le même avis sur la décision de leur mère) ne vont qu’exprimer leurs ressentiments, leurs rancœurs et régler (plus ou moins en se querellant) leurs comptes.
Dans ce film, toutes les cases de la famille vue par la lorgnette américaine peuvent être cochées, tout est ”ultra convenu” : la superbe maison en bois à la tenue irréprochable (il n’y a rien qui traine), remplie de souvenirs, un paysage magnifique en bord de mer (sans aucun voisin), les problèmes avec les enfants, les petits enfants, la meilleure amie, les non-dits enfin exprimés par les uns et les autres....
J’ai bien aimé l’expression d’un critique: ”le caddie est vraiment trop plein”. Pour moi, il a même carrément débordé..
Il n’y a rien qui manque, absolument rien, à part un bon vieux labrador peut être....
J’ai cent fois été plus émue par le filmTV ”Right to Die” en 1987 de Paul Wendkos avec une Raquel Welch déchirante (même époustouflante) dans le rôle d'une superbe femme à qui tout semble avoir réussi dans l'existence, vie qui va être irrévocablement changée lorsqu'elle va apprendre qu’elle souffre de SLA . Elle va trouver finalement sa situation de vie impossible à supporter et va demander à mourir.
Bref, si ”Blackbird” ne mérite pas bien entendu d’être jugé comme une médiocrité absolue, il est loin d’être un très grand film.